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Voilà l’été est reparti … mais cette année, je prends un moment pour y réfléchir et en faire un petit bilan. Comme tout le monde, je l’ai attendu et redouté à la fois. 7 jours sur 7 avec mes enfants que j’adore mais qui mettent aussi ma patience à rude épreuve, 1 mois à vivre avec les uns et les autres et surtout chez les autres dont les rythmes ne sont très probablement pas les nôtres, … et puis aussi les longues journées qui n’en finissent pas et dont on savoure chaque minute, ces images d’Epinal des enfants tout propres qui jouent dans le jardin, sentant bon le mustela du bain, bien peignés, un couple de cerises derrière l’oreille devant un coucher de soleil sans défaut…
Il faut le reconnaître, les vacances avec des enfants en bas âge sont difficiles à articuler avec des moments pour soi. Déjà parce qu’en famille, on profite les uns des autres et ensuite parce que les enfants accaparent notre énergie et notre attention. Alors non je n’ai pas terminé le livre avec lequel je suis partie, je n’ai pas réussi à écrire une ligne pour Maman Vogue, pas plus à aller courir un jogging le matin…J’étais partie avec une longue listes de choses que j’avais envie de faire, de sujets à penser, une réflexion en cours sur ma possible réorientation,…je n’ai rien fait de tout ça.
Les petits déjeuners ont duré des heures, à traîner en pyjama à raconter des histoires et à se resservir de céréales, les bains à la piscine n’ont pris fin que lorsque les estomacs se sont réveillés, les montres sont restées dans nos tiroirs, les conversations ont été terminées, essoufflées, épuisées,…J’ai enfin lâché prise pendant quelques semaines sur les horaires et un peu sur les rythmes. Cela m’a apporté une quiétude et un repos rares, de pouvoir enfin laisser les choses se faire dans le calme parce que pour une fois dans l’année, nous ne sommes pas pressés. J’ai pris le temps de les observer à leur insu, de faire des premiers jeux de société avec eux (du temps et de la patience), de lire 3 ou 4 (longues) histoires le soir, de préparer les repas avec eux dans le calme,…Parfois, je dois admettre que ça a été trop, j’ai eu besoin de souffler lorsque le déjeuner durait plus d’une heure parce qu’on se battait pour chaque petit pois, quand j’avais entendu 14 fois à la suite la même demande à laquelle j’avais répondu au bout de 2, quand ils étaient tellement surexcités qu’aucune consigne ne passait…nous avons tous un peu lâché prise … mais là j’ai trouvé le petit coup de main qui ne coûte pas trop aux autres et me soulage immensément. Ce moment où vous vous voyez vous transformer en furie et où votre sœur qui n’a pas encore d’enfants vous prend la cuillère des mains, avec bienveillance, en vous disant d’aller faire un tour, cette grand-mère qui étend votre linge parce que vous êtes en pleine partie de dominos, le frère qui change votre fils pour vous éviter de monter au deuxième étage,…
Nous avons partagé plein de choses tous ensemble, nous avons vécu les journées, créé de nouvelles blagues et de nouveaux souvenirs et avons passé beaucoup de soirées mon mari et moi à reparler de la journée comme de notre petit film à deux. Nous avons maintenant l’impression d’encore mieux connaitre nos enfants, de savoir quels sont leurs goûts, leurs joies, leurs peines, leurs relations, leurs envies,… Enfin, nous avons pu les accompagner dans leur développement : l’un d’eux était en voie de devenir propre mais je ne trouvais pas les bonnes ressources pour l’aider alors qu’il passait 5 jours sur 7 à la crèche, 2 semaines de vacances plus tard, il est totalement propre ; un autre commençait à babiller et son vocabulaire est reparti étoffé ; un autre voulait marcher, nous l’avons aidé à se lancer. A la fin des vacances, nos parents nous ont demandé ce que nous pensions de prendre une baby-sitter l’année prochaine pour s’occuper un peu de nos enfants et de nos neveux pendant la journée et nous donner plus de temps pour nous, nous avons refusé catégoriquement.
Paola Marceau
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