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Qu’elle semble loin de nous Michelle Obama…c’est notre contemporaine et pourtant elle nous apparaît presque plus lointaine qu’un personnage de fiction. Comment l’épouse du président de la première puissance mondiale pourrait-elle alimenter nos réflexions et nous souffler des vocations ? Simplement, parce qu’elle est avant tout comme nous, une femme bouleversée par la maternité, bourrée de contradictions et qui fait ce qu’elle peut.
Au-delà de la maternité, Michelle Obama est une femme tenace, travailleuse acharnée qui a su s’élever là où elle est aujourd’hui à la seule force de sa volonté. Elle a très vite eu le virus de la bonne élève et comprend qu’elle ne peut compter que sur elle-même pour faire son maximum. On ne peut pas vraiment parler d’ambition, elle ne sait pas où elle va ; elle sait juste qu’elle fera tout ce qu’elle peut pour s’élever, pour faire honneur aux multiples sacrifices de ses parents.
Élevée dans une famille aimante où règne le devoir, elle développe un sens profond du travail et du service. Elle a toujours eu à cœur de défendre les populations les plus modestes et les minorités, celles-ci mêmes dont elle est issue, dans ses engagements professionnels, associatifs et même politiques. Elle l’a fait avec subtilité, sans clivage, sans démagogie, sans opposition directe à l’Amérique blanche et nantie. Un modèle de tolérance.
Elle l’aborde avec pudeur et détermination, c’est un combat intime. Michelle Obama, qui a réussi quasiment 100% des projets qu’elle a entrepris et pas des moindres, s’est trouvée face au mur des lois de la nature. « La fertilité ne se conquiert pas. Dans ce domaine-là, il n’y a pas, et c’est à devenir fou, de corrélation directe entre effort et résultat.» Devant cette impasse, son mari et elle sont complètement désarmés et son désir d’enfant se fait plus vif, plus criant, passe le cap du besoin. « J’étais soudain curieusement obnubilée par la démarche de tomber enceinte. J’y voyais une mission ». N’avons-nous pas toutes ressenti cet appel ? N’avons-nous pas souffert lorsqu’il a pu être contrarié ?
Elle a également souffert une fausse couche – terriblement banal et pourtant si profondément bouleversant « Quand je voyais des femmes se promener gaiement avec leurs enfants, j’éprouvais un élan de mélancolie suivi d’un douloureux sentiment d’insuffisance ». Avec le recul des années passées avec ses deux filles, elle porte un message d’espérance « Quand cela vous arrive, vous risquez fort d’y voir un échec personnel, ce que ça n’est pas. Ou une tragédie, ce que ça n’est pas non plus, si profondément affligeant que cela puisse être sur le moment ».
C’est la fécondation in vitro qui permettra au couple Obama d’accueillir des enfants. Une épreuve que Michelle Obama qualifie de très « solitaire », dans laquelle elle s’est jetée à corps perdu non sans un certain ressentiment à l’égard des injustices naturelles entre les sexes – elle portait seule tout ce projet de famille, avec les étapes médicales qu’on sait. Son amertume fut évidemment anéantie par les premiers battements de cœur de son premier bébé et la conscience que c’est sa chance à elle « Je me promenais désormais avec un secret en moi. C’était mon privilège, le don d’être une femme. Je rayonnais de la promesse que je portais ».
« La maternité est devenue mon moteur. Elle dictait mes gestes, mes décisions, le rythme de mes journées. Il ne m’a pas fallu un moment, pas un instant de réflexion pour me lancer à corps perdu dans mon nouveau rôle de mère ». Ces mots, il faut les imaginer énoncés ou du moins écrits par une diplômée de Princeton et de la faculté de droit de Harvard – autrement dit, elle avait d’autres perspectives que de se jeter à corps perdu dans les couches et les gazouillis. Elle aurait pu déléguer à un bataillon d’éducateurs ; qu’elle aurait sûrement de surcroît considérés comme bien meilleurs qu’elle. Elle a été naturellement happée par cette nouvelle casquette et s’y est absolument abandonnée.
Alors qu’elle reprend le travail à mi-temps pour pouvoir se consacrer à ses deux filles, Michelle Obama fait le douloureux constat du piège qu’elle s’est elle-même tendu : assurer la même charge de travail avec 50% de temps en moins tout en rajoutant une charge mentale familiale…
Elle se remet profondément en question « J’adorais être avec mes petites filles. J’avais une conscience aigüe du prix de chaque heure, de chaque minute passée à la maison. […] J’ai repensé à la décision de ma mère de rester chez nous pour s’occuper de Craig et moi. […] j’étais séduite par le charme suranné de cette existence. L’idée de n’avoir plus qu’une tâche à assumer au lieu de deux, de ne plus avoir le cerveau brouillé par les récits concurrents de la maison et du travail m’attirait. » Michelle Obama ne sera jamais femme au foyer.
Parmi le tumulte qu’est devenu sa vie, avant la présidentielle, Michelle Obama a souvent été confrontée aux difficultés des femmes d’aujourd’hui : porter la charge mentale et assurer dans ses activités. Au cours d’une visite chez un conseiller conjugal (oui, les Obama aussi ont eu des problèmes de couple, de communication et de gestion de la famille), elle a mis le doigt sur un élément essentiel : elle se consacrait beaucoup trop aux autres en oubliant une personne essentielle dans sa vie : elle-même. « Peut-être étais-je davantage responsable de mon bonheur que je ne me permettais de l’être. […] tel a été l’instant charnière pour moi, ma position d’arrêt ».
Elle a réorganisé leur agenda familial puis toute leur vie autour des 4 membres de la famille au lieu de se consacrer aux contraintes de son mari et de ses enfants. Michelle Obama a elle aussi cherché un équilibre dans sa vie de femme et s’est, elle aussi, rendue compte que celui-ci passait par un peu plus d’attention à elle-même.
Pour se mettre au service des autres comme sa vocation l’y incitait, elle choisissait régulièrement de s’en isoler. Sa vie a été contrainte de tourner temporairement uniquement autour du soutien à son époux et à la charge de ses deux mandats ainsi qu’autour de la protection de ses filles – celles qu’elle aurait voulu éloigner de la pression médiatique et à qui elle aurait voulu offrir une vie normale. Ce don de soi n’aurait sans doute pas été possible sans l’attention qu’elle s’est efforcée de s’accorder à elle-même, régulièrement.
Quoi que l’on pense de la politique ou du bilan du président Obama, Michelle Obama est un modèle pour bien des femmes d’aujourd’hui à qui elle porte ce message « Il n’y a aucune limite à ce que nous pouvons accomplir en tant que femmes »
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