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"Mon début d'allaitement a été difficile mais j'ai persévéré"

 
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Voici le témoignage de Sophie, qui a eu quelques difficultés à allaiter ses deux bébés, puis à force de persévérance, d’être à l’écoute de son bébé et de se faire confiance, elle considère cette expérience comme unique et  « le plus beau cadeau que l’on puisse faire à son bébé ». 

J’ai deux enfants, qui sont nés à treize mois d’intervalle. J’ai eu deux accouchements naturels, le premier en plateau-technique avec la sage-femme qui a suivi ma grossesse et l’autre simplement à l’hôpital dans lequel j’avais accouché pour ma première.

Le mois suivant la naissance de mon aînée a été un enfer car elle hurlait jour et nuit. Je me suis sentie très seule à la maternité (j’y suis restée cinq jours) et une sage-femme à qui je demandais de l’aide m’a répondu d’un ton désagréable qu’il fallait bien que j’apprenne à gérer. De retour à la maison, c’était la même chose. Je ne savais pas quoi faire et toutes les personnes à qui j’en parlais me répondaient que c’était normal qu’un bébé pleure. Or elle ne pleurait pas juste quelques heures par jour.

C’était vraiment des hurlements avec quelques brefs moments de pause (en temps cumulé, peut-être trois ou quatre heures par 24h). J’étais épuisée, j’avais beaucoup de mal à m’attacher à ma fille, je regrettais d’avoir eu un bébé. Je lui en voulais de pleurer autant. Mon mari était peu présent car nous avions acheté une maison à rénover quelques mois auparavant et il passait ses soirées à faire des travaux. Il fuyait un peu la maison car notre fille hurlait particulièrement fort mais aussi parce que j’étais déprimée et souvent agressive.

Je me suis sentie isolée

Il ne savait pas comment gérer, il se sentait démuni. Je ne connaissais personne dans notre ville, j’étais très isolée. En parallèle, l’allaitement se passait mal. Dès que je la mettais au sein, notre fille s’endormait très vite pour se réveiller 10-15mn après en hurlant. Je passais les tétées à la stimuler le plus possible pour qu’elle boive suffisamment. Elle ne prenait pas assez de poids et tout le monde (et notamment ma mère et ma belle-mère) me disait que je n’avais pas assez de lait. Je me sentais très mauvaise mère. Un jour une sage-femme m’a dit qu’elle souffrait peut-être d’intolérance aux protéines de lait. J’ai alors arrêté de prendre des produits laitiers pour voir et le changement a été radical.

En moins de deux semaines, elle s’est transformé en bébé modèle et a fait des nuits de douze heures (elle avait beaucoup de sommeil à rattraper). Elle avait six semaines. J’ai enfin vu ma fille apaisée. Je suis également passée au tire-allaitement, pour pouvoir contrôler les quantités de lait qu’elle buvait, mais elle n’a vraiment pris du poids normalement qu’au moment où j’ai arrêté l’allaitement, à ses trois mois.

Je me suis sentie soulagée. L’allaitement m’avait pesé, à la fois parce que c’était toujours un moment conflictuel (toujours la stimuler pour qu’elle boive assez) et parce que je me sentais « étouffée » par cette relation de dépendance que le bébé a avec sa mère. Son intolérance aux protéines de lait était due à son âge (immaturité digestive probablement) et a disparu en quelques mois.

Puis un deuxième bébé

Nous avons voulu un deuxième bébé très vite et je suis tombée enceinte rapidement. La grossesse s’est médicalement très bien passée (tout comme la première) malgré un harcèlement au travail qui s’était intensifié. Pour l’accouchement, nous avions réfléchi et nous avions décidé de ne pas refaire le plateau-technique, pour plusieurs raisons. Ma sage-femme avait arrêté de le proposer à ses patientes, cela coûte assez cher et je savais que l’hôpital était « pro-naissance naturelle », ce qui fait que j’appréhendais beaucoup moins l’accouchement.

En revanche, j’angoissais par rapport au séjour à la maternité. Je m’étais renseignée sur internet et j’avais vu qu’après un accouchement, la femme était légalement obligée de rester deux heures pour le suivi post-naissance. Elle pouvait ensuite demander à rentrer chez elle (en cas de naissance naturelle bien sûr) pour avoir un suivi à domicile. C’est assez rare en France mais plutôt courant dans d’autres pays européens. Je me suis dit que c’était ce que je voulais. Je ne voulais pas laisser ma fille d’à peine un an trop longtemps sans moi.

L’hôpital étant à 45mn de route de chez nous, elle n’aurait pas pu venir tous les jours me voir. Le jour J, je suis restée le plus longtemps possible chez moi avant d’aller à l’hôpital. Les contractions ont commencé le soir et j’ai attendu que la nuit passe tranquillement, en essayant de me reposer au maximum. J’ai réveillé mon mari vers six heures en lui disant qu’il allait bientôt falloir y aller. Je gérais bien les contractions quand j’étais debout. J’étais dilatée à six quand je suis arrivée à l’hôpital. Il y a eu un palier de douleur un peu difficile à franchir à ce moment-là, d’autant plus qu’à cause de la chaleur, je me suis sentie mal, j’ai dû m’allonger et j’avais plus de mal à gérer les contractions dans cette position.

Le corps médical très à l’écoute

Le sage-femme a été d’un soutien exceptionnel et m’a vraiment encouragée à tenir. Deux heures après mon arrivée, mon fils était né. L’accouchement a été parfait, j’ai senti mon corps faire le boulot tout seul en quelques poussées, c’était puissant comme sensation (et un excellent souvenir aujourd’hui). J’ai ensuite demandé à rentrer chez moi. Je m’attendais à faire face à une forte résistance de la part du personnel de l’hôpital mais les circonstances ont fait que c’est passé comme une lettre à la poste. Ils ont été surpris mais cela les a arrangé car la maternité était remplie et ils n’avaient plus de chambre disponible. L’accouchement s’était parfaitement déroulé, mon bébé faisait près de quatre kilos, le pédiatre était sur place et a pu venir le voir. Je n’ai même pas eu à signer de décharge. Je suis restée en salle d’accouchement, j’ai eu un déjeuner et j’ai pu prendre une douche. Après cela ils ont fait les papiers et je suis rentrée chez moi moins de huit heures après mon arrivée. J’étais très heureuse.

Un allaitement difficile

J’avais décidé d’allaiter mon deuxième enfant, à la fois par conviction (je pense que c’est ce qui est le mieux pour le bébé) et pour ne pas rester sur un échec. Au début tout s’est bien passé puis très vite (une semaine après la naissance), on m’a à nouveau dit que mon bébé ne prenait pas assez de poids et j’ai recommencé à batailler à chaque tétée pour que mon fils boive suffisamment. Je l’ai très mal vécu. J’en voulais à mon fils de ne pas téter correctement. Il jouait beaucoup et passait son temps à téter puis lâcher le sein tout en se tortillant. Je me retrouvais trempée à chaque tétée, ce qui m’empêchait d’avoir la moindre vie sociale. Il demandait tout le temps à être au sein (plus de 15-16 fois par jour) et cela compliquait beaucoup la gestion de mon aînée qui avait du mal à accepter que je nourrisse le bébé quand j’étais avec elle. Cela n’avait rien à voir avec l’image que je me faisais de l’allaitement : le bébé paisible tétant avec appétit. J’ai « tenu » jusqu’à ses deux mois et demi, âge auquel je l’ai sevré avec un peu de regret. Sa prise de poids s’est normalisée sans problème. Je me suis alors sentie libérée.

Cela me pesait beaucoup d’être la seule à pouvoir le nourrir et je me sentais étouffée par cette relation, j’avais besoin de respirer. Sur le coup, je me suis sentie très mauvaise mère. Avec le temps, je relativise. Je considère toujours que l’allaitement est un des plus beaux cadeaux que l’on peut faire à son bébé et je pense que je retenterai l’expérience (notamment parce que tous les allaitements sont différents et que je ne peux pas savoir comment le prochain se passera). Mais je me dis que si cela ne fonctionne pas ou que si je le vis mal à nouveau, le lait maternisé permet de nourrir son bébé et que le principal est que le bébé ait une mère aimante et détendue.

Il y a plusieurs conseils que je souhaiterais donner aux mamans qui vivent la même chose. Tout d’abord, il faut se faire confiance. Si votre bébé a l’air de souffrir, il faut insister pour qu’on vous prenne au sérieux et qu’on fasse quelque chose. Le deuxième conseil est pour les papas. Soyez attentifs à toutes les petites critiques que l’on adresse à la maman et défendez-la, soutenez-la. J’ai trouvé que devenir mère était très difficile et que les commentaires des gens (surtout des proches) ont fragilisé ma confiance en moi au début. La maman est fatiguée par son accouchement et les nuits hachées, elle n’arrive pas toujours à se défendre. Surtout, ne laissez jamais quelqu’un dire que la maman n’a pas assez de lait. Cela lui donne l’impression qu’elle ne peut pas donner à son bébé ce dont il a besoin, ce qui est faux ! Certains allaitements sont plus difficiles que d’autres, mais très peu sont impossibles.

Sophie

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