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Et si nous sortions un peu la tête de l’eau pour nous poser cette question si essentielle : quelle mère est-ce que je veux être pour mes enfants ? Et si la réponse à cette question était un barrage anti burn-out parental ?
Lorsque nous devenons mère, nous posons un regard différent sur les modèles de maternité que nous avons reçus ou que nous côtoyons. Plus aiguisé, plus éclairé par la réalité du vécu et parfois aussi plus sévère. C’est l’occasion de se demander ce que nous gardons de nos parents, des autres parents qui nous ont entourés ou nous entourent aujourd’hui et de nous demander ce que nous reproduisons inconsciemment. Relire nos ressentis nous permet aussi de revisiter nos propres comportements. Est-ce que j’ai vraiment envie/besoin d’être à la sortie de l’école tous les soirs, coûte que coûte, quitte à arriver stressée et absente au moment présent ? Ma maman ne travaillait pas, elle était fidèle au poste tous les soirs, nous évitait la cantine et prenait nos copains le mercredi pour soulager les autres mamans. Est-ce que je me suis auto-persuadée que sans ça, je ne serai pas une bonne mère ? Finalement, de nombreuses contraintes/barrières que nous nous imposons sont le fruit d’un héritage familial ou culturel, d’une impression que ce que vivent les autres est plus souhaitable que ce que nous vivons. Le réinterroger et le re-faire sien ou non est une bonne façon de se demander ce qui nous est vraiment essentiel. Sortir du « Il faut que » et revenir au « Je veux ».
Chez nous, c’était toujours propre et rangé mais je garde le souvenir de menaces de jeter « tout dans un sac poubelle si les jeux n’étaient pas rangés rapidement! ». J’ai aussi le souvenir que nous devions rester à notre place et ne pas trop déranger notre père qui travaillait. La vie semblait régie par des principes d’ordre et d’autorité, ce qui n’est pas mal en soi mais j’en garde un mauvais souvenir d’enfant. Notre vie de famille était aussi un peu fantasque. Ma mère riait aussi beaucoup, nous faisait tout un tas de blagues et se déguisait souvent juste comme ça pour rire. Au travers de ces exemples, je me pose souvent la question : quelle est le souvenir que je veux laisser à mes enfants ? Qu’est-ce que j’aimerais qu’ils se rappellent de leur petite enfance avec nous ? Nous sommes aujourd’hui une partie tellement importante de leur univers, que souhaitons-nous leur laisser comme image sur leur chemin progressif dans la vie ? Nous ne ferons pas tout bien mais nous pouvons dès aujourd’hui influencer ce qu’ils graveront dans leur mémoire. Est-ce que ce sera le souvenir d’une maman qui souhaite dès le vendredi soir être lundi matin ? Ou bien celui de la maman qui rit devant Kung Fu Panda en avalant un bon Happy Meal ? Ou bien peut-être un mélange des deux. Au moment de se sentir glisser sur la pente de l’épuisement maternel, Il est vital de prendre du recul et d’accepter de recentrer les choses autour de ce qui compte vraiment. Mettre notre quotidien à l’épreuve du temps est une bonne astuce pour y voir plus clair.
Une question abyssale. Un jour, je la posais à mon mari qui m’a cité toutes les valeurs du dictionnaire ! Evidemment, nous voudrions élever des adultes parfaits. D’ailleurs, à bien y penser, nous aimerions l’être nous-mêmes. Ce ne sera pas le cas. Mais qu’est-ce qui compte le plus pour vous: le goût de l’effort, l’autonomie affective, la curiosité, la générosité, la passion, la débrouillardise,… ? Ces aspirations ce sont les lignes directrices qui vous aideront à prioriser le scoutisme ou la musique, à choisir quand insister et quand lâcher prise, à vous rappeler ce qui est pour vous une priorité. Articulez votre vie de famille, votre autorité et les relations que vous entretenez avec vos enfants autour de ces valeurs, vous aurez fait le gros du chemin.
Ces trois questions représentent une boussole pour trouver sa route dans les chemins plus tortueux de la parentalité et des guides pour déléguer certaines responsabilités. Elles permettent de garder le cap, de se concentrer sur ce qui est important pour nous et de laisser tomber ce qui l’est moins. Elles sont un remède à l’épuisement, l’échec et la dispersion. Elles nous aident à retrouver un peu d’alignement et de confiance en nous-mêmes.
Crédit photo : Nathalie Coster pour Maman Vogue