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Comment j'ai dépassé ma peur d'accoucher

 
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Je crois que depuis l’âge d’en avoir conscience, j’ai peur de l’accouchement : peur d’accoucher, peur de souffrir, peur d’une épisiotomie, peur de ne pas y arriver. Une peur d’accoucher dans sa globalité qui me faisait dire que je n’aurais jamais d’enfant(s).

Pourtant l’envie était là.

J’ai rencontré celui qui allait devenir mon mari, ça change la donne d’avoir un co-pilote dans ta vie. Bien sûr avec mon mari nous parlions d’enfants, nous en voulions, beaucoup même mais impossible de me faire à l’idée de devoir accoucher. Impossible non plus de ne pas avoir ce que nous souhaitions le plus au monde : un bébé, un bébé à nous.

Mes sœurs, belles-sœurs annonçaient leurs grossesses à tour de rôle. J’étais contente et si heureuse pour elles, mais je ne pouvais pas m’empêcher de pleurer en cachette en me disant que cela ne m’arriverait jamais à cause de cette peur. En effet, voir des femmes enceintes, des vêtements de bébé étaient presque une épreuve pour moi.

Et puis un jour, j’ai décidé de surmonter ma peur. Nous nous lancions dans l’aventure d’essayer d’avoir un enfant.

Cela nous a pris 6 mois pour y arriver. Nous ne sommes pas trop sûrs du jour, mais il est fort probable que cela soit arrivé le jour de nos 9 ans de mariage, un beau cadeau mais une sacrée trouille en perspective. La grossesse se passe plutôt bien mais à 6 mois de grossesse, on détecte un diabète gestationnel. Je vais devoir passer des échographies plus régulières pour nous assurer que le bébé ne grossisse pas trop. Ce bébé est prévu pour le mois de décembre. Lors de la 3 ème écho en octobre, tout va bien, bébé tête en bas et on me dit que les bébés qui se retournent à ce stade là, ça n’arrive jamais. Et bien cela m’est arrivé : lors d’une visite chez ma gynéco à 1 mois du terme : tête en bas, bingo ! On me propose alors une césarienne que j’accepte directement. Le rendez-vous est pris, je suis presque surexcitée car je ne vais pas devoir affronter ma peur d’accoucher : en effet, le destin l’a décidé autrement. Mon accouchement rêvé se dessine. Je sors de ce rendez-vous le cœur léger. Nouvelle échographie 4 jours avant la césarienne : le bébé s’est remis la tête en bas. La césarienne est annulée : le drame. Je vais devoir accoucher « normalement ». Je panique.

Je décide de faire un long travail sur moi-même. Je me dis que l’humanité fonctionne comme cela, que je ne suis pas plus nulle qu’une autre. Je peux y arriver aussi.

De toute façon je n’ai plus le choix : le bébé doit sortir d’une manière ou d’une autre. Pendant ma grossesse, on me racontait des accouchements. Bizarrement ce sont toujours des accouchements qui se passent mal. Je n’avais rien demandé et je ne voulais rien savoir. Je demandais à la personne de mettre fin à son histoire, en lui disant que cela ne m’intéressait pas et que de toute façon chaque accouchement est différent. Et puis une fois on m’a dit « je rêverais d’être de nouveau enceinte, juste pour pouvoir accoucher ». Cela me paraissait tellement irréel. Je me raccroche à cette phrase, et aux discussions avec ma maman et mes sœurs : « ton bébé te fait tout oublier ».

Et puis un lundi à 2h du matin : les contractions commencent. La peur s’installe. Nous partons à la maternité. Mon mari est formidable et est un véritable soutien. Les contractions n’ont pas d’effets. Un faux-travail apparemment. Je suis dans un mélange de peur et d’excitation. Cette sensation est étrange. Lundi soir : toujours rien. Nous sommes pile à la date du terme. La gynéco décide que je reste ici et que demain on fera un déclenchement. Elle sent que je suis stressée et que cela ne sert à rien de me faire partir et revenir toutes les 48h. Dans la nuit : accélération des contractions, qui font effet cette fois-ci. On m’installe en salle de travail. Ça y est, je suis face à ma peur. On m’installe la péridurale. Je n’ai rien senti. Beau boulot de l’anesthésiste. C’est une péridurale où c’est moi qui choisis la dose en fonction de mes douleurs. C’est top ce truc. Je gère ma douleur comme je veux. Et puis à un moment donné, ça y est, il va falloir pousser. On se regarde avec mon mari et on sait tous les deux que ça va être compliqué, mais que je peux y arriver. Et effectivement tout se passe bien. A priori mes poussées sont efficaces mais j’ai des douleurs bizarres alors que la péridurale est toujours active. Et puis la sage-femme fait une drôle de tête et appelle la gynéco. Elle arrive, me demande de pousser, et me dit que je pousse bien mais que le bébé n’a pas la tête dans le bon sens et que ce n’est pas normal d’avoir des douleurs comme celles que je décris. Elle m’annonce que l’on part en césarienne en urgence. Et là c’est le drame car je sentais que je pouvais réussir à accoucher comme ça.

J’avais l’impression de réussir à surmonter ma peur. J’étais si heureuse, mais du coup hyper déçu de cette césarienne. On me « volait » mon accouchement.

On m’emmène au bloc très rapidement et je vois mon mari seul dans la salle de travail, qui pleure autant que moi. Je tremble comme je n’ai jamais tremblé de toute ma vie. Même pendant la césarienne, l’anesthésiste n’arrive pas à me calmer. Je pleure, je tremble. Mon mari finit par arriver, quelques secondes avant que notre bébé vienne au monde. Nous avions fait le choix de ne pas connaître le sexe pour garder un peu de magie ce jour-là. Et bien ça n’a pas raté. L’équipe du bloc à cacher le sexe de notre enfant et c’est moi qui ai dit (ou crié apparemment) : c’est un garçon !! La tension redescend, je tremble toujours. C’est totalement incontrôlé. J’en ai mal à la mâchoire. Mon bébé part avec les médecins et mon mari.

J’ai dû attendre 30 min avant de les revoir. Ce seront les 30 minutes les plus longues de ma vie.

J’ai fondu en larmes lorsqu’ils sont arrivés tous les deux, et pire encore quand j’ai pris mon fils dans mes bras, en peau à peau. C’est seulement à ce moment-là que mes tremblements se sont arrêtés.

Cela va faire cliché, mais ce jour-là est le plus jour de ma vie. Un jour magique. Mon petit garçon m’a effectivement fait tout oublier. Et je veux être enceinte à nouveau pour revivre ce moment. J’en rêve …

Crédit photo : @Sabrina Soave

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