Incroyable mais vrai… La Suède, grande pionnière des écrans à l’école, fait marche arrière sur la place du numérique dans le quotidien des élèves. Dans un pays où l’écran interactif est omniprésent de la crèche au lycée, cette remise en question a de quoi interroger ! Pourtant, est-on vraiment surpris de ce retour en arrière ? Maman Vogue a enquêté pour vous sur le sujet !
L’élément déclencheur de ce revirement serait la publication d’une étude datant de 2023 dévoilant une baisse du niveau moyen des élèves suédois en lecture et en compréhension écrite. La cause évoquée ? L’omniprésence des écrans dans la vie des petits suédois. Le fait de lire sur l’écran fatigue l’élève et perturbe à la fois sa mémoire et sa compréhension. Finalement, rien de bien nouveau, vous ne trouvez pas ?
En Suède, il n’est pas inhabituel de trouver son enfant devant un écran quand on va le chercher à la crèche ou à l’école. Depuis une quinzaine d’années, ce pays a opté pour une numérisation totale à l’école. L’objectif assumé étant de transformer l’enfant en producteur de contenu plutôt qu’en consommateur. Il est probable que ces habitudes numériques changent très bientôt ! En effet, la ministre des écoles suédoises, Lotta Edholm, a réagi en annonçant la fin de la stratégie de l’agence nationale de l’enseignement scolaire qui souhaitait poursuivre la campagne numérique dans le milieu scolaire. Des fonds vont être débloqués en 2024 et 2025 afin de concrétiser le projet de la ministre suédoise : garantir un livre par élève et par matière. Comme une impression de déjà-vu, n’est-ce pas ? Finalement, rien ne vaut un bon manuel en papier pour mettre tout le monde d’accord !
Rassurons-nous, l’écran interactif n’est pas aussi présent dans le quotidien de nos écoliers français. Selon France Info, les écrans sont trois fois moins utilisés en primaire et presque deux fois moins au collège qu’en Suède. Les écrans, pour le moment, sont utilisés en complément des manuels scolaires (cahier de texte numérique, documentation, tableau numérique…). Lors du confinement, l’utilisation du numérique a montré ses limites pour la transmission du savoir. Les collectifs de pédiatres sont quant à eux aux aguets sur le sujet. Ils confirment les dangers d’une exposition prolongée pour nos enfants. Anne Lefebvre, psychologue clinicienne, explique que « ce qui permet de mémoriser le mieux, c’est le geste écrit, manuscrit ». Au moins, le propos est clair, net et précis !
Attention, à ne pas être tenté par l’extrême en refusant le tout numérique ! Pour certains élèves, comme ceux souffrant de troubles dys ou des enfants souffrant d’handicap particulier, le numérique apporte une solution efficace et prouvée. Néanmoins, la prudence reste de mise !
On ne va pas se mentir, un des critère majeur qui peut faire basculer le choix d’une école par rapport à une autre, va être la politique adoptée par l’école quant à l’usage du numérique. Dernier exemple en date : à Poitiers. Un collectif composé de parents d’élèves, de professionnels de santé et d’éducateurs s’est constitué afin de demander le retrait des tablettes auprès des enfants scolarisés dans les écoles maternelles publiques de Poitiers. Bilan : ils ont essuyé un refus net du rectorat et de la mairie. Ces derniers arguant que leur usage était « une préconisation de l’Education Nationale ». Les parents ne devraient-ils pas être davantage associés aux groupes de réflexion ?
Reste à savoir si le virage prit par la Suède servira ou non d’exemple aux pays voisins qui s’engagent dans le tout-numérique ! A nous, maintenant, en tant que parents, de jongler avec les écrans, entre l’école et la maison.