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Offrir la même éducation à chacun de nos enfants est un beau défi à relever en tant que parents, qu’il s’agisse de fratrie unisexe ou mixte.
Les valeurs familiales peuvent être solides et bien ancrées, néanmoins notre manière d’éduquer et de transmettre peut évoluer au fil du temps. La vie familiale change, les enfants grandissent et notre rôle de parents se modifie sans cesse en fonction des âges et de l’expérience de la vie. L’expérience avec un aîné ou un cadet nous amène à revoir nos méthodes éducatives – que l’on trouvait adaptées pour le premier mais peut-être moins pour le benjamin.
Si nous avons le souhait de transmettre et d’éduquer de la manière la plus équitable possible, nous n’avons pas toujours toutes les clés en mains pour le concrétiser réellement. Beaucoup de facteurs entrent en jeu. Ils nous amènent à nous adapter et à différencier l’éducation de chacun de nos enfants au fil du temps.
La place de chaque enfant dans la fratrie joue-t-elle sur ces différences ? Est-ce tout simplement la manière dont nous, parents, évoluons dans notre rôle tout au long de la vie ?
Chaque naissance est unique. Chaque enfant a sa propre histoire. C’est peut être un indicateur de différence dans la manière dont nous, parents, pouvons élever et choyer chacun de nos chérubins. La naissance d’un enfant dans une fratrie peut être marquée par des évènements extérieurs différents. Ainsi, nous sommes amenés à évoluer dans l’éducation que nous souhaitons transmettre. Par exemple, l’arrivée de jumeaux, une naissance prématurée, un enfant handicapé, surdoué ou hypersensible peut marquer la famille de différentes manières. Naturellement, nous changeons tant sur le plan affectif qu’éducatif.
Chaque enfant est différent et des liens uniques se créent avec chacun d’eux. Par exemple, un enfant peut inconsciemment nous faire penser à une personne de la famille – avec qui nous avons plus ou moins d’affinités – ou nous renvoyer notre propre miroir. Ces ressentis nous amènent à créer inconsciemment des liens différents. Néanmoins, ces différences ne veulent pas dire que notre amour est plus fort avec l’un ou l’autre. Cela peut juste démontrer des adaptations dans la manière dont nous écoutons, communiquons, éduquons chacun d’eux.
La place de l’enfant dans une fratrie nous fait évoluer en tant que parents. Nous n’agissons pas de la même manière avec le premier qu’avec le petit dernier, qu’on le veuille ou non. Pour le premier, nous sommes dans l’apprentissage du rôle de parents. Nous apprenons à nous connaître dans ce nouveau rôle et à trouver le modèle éducatif qui nous convient le mieux. Tout comme nous ne consacrons pas le même temps à un aîné qu’aux suivants. Le manque de temps nous rattrape ! Notre organisation incite alors à accorder un temps de qualité plus restreint à chacun d’eux.
La position de l’enfant dans une fratrie amène à des différences même si les valeurs éducatives sont identiques. De multiples exemples peuvent montrer des différences qui s’opèrent au fil du temps. Par exemple, un aîné va arriver dans une maison plus calme, mieux rangée qu’un second. Le second et les suivants seront plus enclins aux bruits – cris et bavardages – que les aînés. Tout comme nous sommes amenés à responsabiliser plus rapidement un aîné qu’un benjamin. Un aîné va endosser le rôle de « troisième parent » envers les petits frères et sœurs et cela peut s’accentuer davantage pour les grandes fratries. Pour un benjamin, nous pouvons être plus facilement dépassés par le temps, les devoirs, les conduites et devenir naturellement plus indulgents. Cela offre une plus grande liberté en comparaison avec ce qu’on a pu autoriser aux plus grands.
Beaucoup d’idées reçues se créent sur les fratries du même sexe. Par exemple, les fratries de garçons ne sont pas forcément les plus « bagarreuses ». Tout comme la complicité ne se joue pas uniquement sur le fait d’être du même sexe, mais davantage sur la proximité en âge et en centres d’intérêts.
Si une fratrie est composée d’enfants du même sexe, cela ne veut pas forcément dire qu’ils seront élevés de la même manière. Chaque enfant va développer sa personnalité, ses propres goûts personnels – activités sportives ou artistiques, alimentation, vêtements, coiffure, goûts musicaux – bien que nous transmettions les mêmes valeurs à l’ensemble de nos enfants.
Que la fratrie soit unisexe ou mixte, la personnalité de l’enfant reste un critère indéniable. Nous apprenons à les comprendre et à nous adapter à chacun. Naturellement, nous nous adressons de manière différente à chacun d’eux selon sa sensibilité, sa personnalité et son sexe. Nous n’éduquons pas une fille ou un garçon de la même manière. Cela peut en être tout à fait inconscient. En effet, cela peut dépendre de l’histoire des parents et s’ils sont, eux-mêmes, issus d’une famille unisexe ou mixte.
« Je suis maman de trois garçons et mes aînés sont des jumeaux monozygotes. Mon mari et moi-même sommes étonnés de constater à quel point nos jumeaux sont différents en tout point malgré leur ressemblance physique. Nous transmettons les mêmes valeurs aux trois enfants et nous avons tenté de maintenir les mêmes règles éducatives avec notre petit troisième. Néanmoins, nous remarquons que notre manière d’éduquer les jumeaux et le benjamin varie selon notre expérience de parents et la personnalité de nos garçons. Nous essayons d’être le plus équitables possible avec les jumeaux qui se comparent davantage qu’une fratrie d’âges différents. Nous découvrons que leurs personnalités et leurs goûts diffèrent en tout point. Cela même alors qu’ils ont évolué au même rythme depuis leur naissance. L’un sera plus sensible et cherchera davantage la compagnie, alors que l’autre sera plus casse-cou, plus indépendant. Avec du recul, nous avons remarqué que nous ne nous adressions pas à nos garçons de la même manière. Des affinités différentes se créent selon leurs goûts et nous ne partageons pas les mêmes réflexions selon leurs centres d’intérêts. Nous n’en revenons pas de voir autant de différences cohabiter malgré notre envie de transmettre des valeurs familiales communes et solides. Avec notre petit dernier, nous sommes plus sereins sur certains aspects éducatifs. Nous gagnons en maturité et notre expérience avec les aînés fait évoluer en permanence notre rôle de parents. »
Alexandra Caroni
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