Publié
Est-il possible de tomber enceinte après un cancer du sein ? Oui ! Découvrez le témoignage d’Agathe 29 ans – maman d’Aliénor 5 ans et Honoré 4 mois, aujourd’hui en rémission depuis 3 ans.
Lorsque le verdict tombe, Agathe n’a que 25 ans, déjà maman d’une petite fille, elle nous raconte le parcours que son mari et elle ont dû traverser pour réussir à donner naissance à un second enfant à la suite de son cancer du sein.
La prise en charge rapide de sa maladie, le choix et l’accompagnement de médecins bienveillants ainsi que son courage lui ont permis d’accoucher du petit Honoré, 4 ans après le diagnostic de son cancer.
J’ai été diagnostiquée d’un cancer du sein en 2016 à l’âge de 25 ans, ma fille avait tout juste un an.
C’est ma gynéco qui a senti une petite masse dans l’un des seins lors d’un contrôle de routine, elle m’a conseillé de faire une échographie d’ici 3 mois pour vérifier mais sans s’inquiéter plus que de raison. A l’époque nous avions le projet d’un deuxième enfant dans les mois à venir. J’ai alors décidé de faire l’examen quelques jours plus tard pour être certaine que tout allait bien avant de tomber enceinte à nouveau. Après une échographie et une mammographie non concluantes, on me programme une biopsie et le verdict tombe, il s’agit d’un cancer.
La chance que j’ai eue, c’est que ma gynéco était au courant de notre projet de grossesse, et cet aspect a dès le début été pris en compte. J’ai été suivie par une oncologue absolument formidable qui a tout fait pour que ce projet de grossesse puisse être possible dans le futur.
Dans mon cas, j’allais avoir 6 séances de chimio après une tumorectomie (retrait de la tumeur seule, pas d’ablation) et un curage axillaire (retrait de la chaîne ganglionnaire sous l’aisselle), puis 45 séances de rayons et 5 ans d’hormonothérapie : L’hormonothérapie c’est un traitement mis en place lorsqu’il s’agit d’un cancer hormonodépendant, c’est à dire qui se développe grâce aux hormones. Le but est de supprimer les hormones. C’est une ménopause forcée.
C’est cet aspect qui m’a le plus inquiétée car en fonction de votre âge, mais aussi du fait que chaque organisme réagit différemment, la ménopause mise en place peut être irréversible.
Lorsque j’ai eu le diagnostic, ma première question (après est-ce que je vais survivre quand même) était : est-ce que je pourrai encore avoir des enfants. Du postulat qu’avec mon mari nous souhaitions effectivement avoir d’autres enfants après, ils nous a été proposé de faire une préservation de la fertilité. Dans mon cas, nous avons choisi la cryogénisation d’ovocytes. Le problème de cette préservation de la fertilité, c’est qu’en fonction du diagnostic de base plus ou moins bon, toutes les patientes ne peuvent pas y avoir recours. Le temps est en effet compté pour débuter les chimio le plus rapidement possible, et comme il s’agit de 15 jours de stimulation hormonale, dans certains cas il est trop risqué de mettre en place ce protocole pour la patiente.
Je dirais que pour cet aspect de préservation, les infos, si on les demande, sont là.
Par contre, pour trouver des sources, des études ou des témoignages de patientes ayant pu être enceintes après traitement, là ça devient plus compliqué, surtout qu’il y a beaucoup de types de cancers du sein différents et qu’en fonction du diagnostic de base, du stade de la maladie et de la réponse aux traitements, c’est vraiment du cas par cas.
Dans mon cas, mon oncologue m’avait indiqué qu’avec mon diagnostic je pourrai ne faire que 2 ans d’hormonothérapie (les deux années qui suivent étant celles avec le plus de risques de récidive) et stopper le traitement pour essayer de tomber enceinte. La question qui n’avait pas de réponse était de savoir s’il y avait un bénéfice réel à reprendre l’hormonothérapie après l’arrêt pour compléter les 5 ans ou non. Je n’ai pas trouvé d’études très claires et poussées en France établissant qu’il n’y avait pas de risque de récidive accru avec une grossesse après un cancer, et encore moins dans le cas de l’arrêt d’une hormonothérapie. Personnellement, j’aurais bien aimé avoir des chiffres précis pour prendre des choix en toute connaissance de cause.
Mon oncologue nous encourageait à avoir des projets de vie, à reprendre le dessus pour ne pas vivre dans la peur tant que les analyses et suivis étaient bons. J’ai eu de la chance de tomber sur une personne qui nous a soutenus. Mais certains oncologues non spécialisés dans le cancer du sein exprimaient de grandes réserves sur l’arrêt de l’hormonothérapie avant les 5 années et surtout sur la grossesse en elle-même. Je dirai ici que j’ai choisi de faire confiance à l’oncologue femme, qui m’a suivie dès le début et avec qui nous avions établi cette sorte de plan de traitements avant une éventuelle grossesse. Mais j’ai également pu rencontré d’autres, très pessimistes et peu concernés par ces projets qui étaient des hommes…
Lorsque j’ai eu le feu vert pour l’arrêt de l’hormonothérapie, il a fallu attendre un délai de 3 mois pour qu’il ne reste plus de trace du tamoxifène dans l’organisme (qui est tératogène).
N’ayant pas eu de cycles depuis 3 ans à cause de chimio et de l’hormonothérapie, nous avons décidé de prendre rendez-vous très rapidement avec le centre de la fertilité de notre région afin de connaître nos options et notamment faire un état des lieux de ma fertilité.
Lors du deuxième rendez-vous, premier coup dur, on nous apprend que les ovocytes préservés ne donnent que 4% de chances de grossesse et qu’il vaut donc mieux réfléchir à un protocole de stimulation dans un premier temps et éventuellement de fiv plus tard.
Après une batterie de tests que j’ai dû faire, la spécialiste me dit que physiquement tout est normal. Cependant mes taux d’amh sont vraiment anormaux, il va falloir faire un bilan avec une endocrinologue pour voir si mon hypophyse fonctionne correctement, deuxième mauvaise nouvelle…
A ce moment on se prépare à devoir passer par des protocoles de fiv et que le parcours soit long.
Finalement, quelques jours après ce rendez-vous, une intuition complètement folle me prend d’un coup, je suis persuadée d’être enceinte (et je me convaincs que ça expliquerait les taux anormaux). Je fais un test et c’est positif ! Dans la foulée je fais un dosage Hcg et la double surprise, le taux est à 72000 !
Nous passons donc une semaine en nous disant qu’il y a de grandes chances que ce soit des jumeaux mais non, l’écho arrive enfin et on continue de surprise en surprise, pas de jumeaux mais un bébé déjà installé depuis 10 semaines !
Je n’ai pas eu de suivi de grossesse pathologique en lien avec le cancer car physiquement tout était normal.
J’ai pu faire mon bilan mammographique annuel 2 mois après avoir accouché et tout était normal.
3 ans depuis juillet ! Honoré est né pendant le confinement !
Autre : mutation du gène BRCA1 BRCA 2
Détail non négligeable auquel je pense, j’ai pu me faire dépister pour la mutation génétique BRCA 1 et 2 (et 6 autres formes de mutations entraînant des cancers du sein ou autre) et j’étais négative. Si j’avais été porteuse du gène je ne pense pas que nous aurions pris le risque de le transmettre à d’autres enfants. Sachant qu’il n’est pas possible de dépister les enfants de moins de 18 ans pour savoir s’ils sont porteurs ou non.
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde, il touche 1 femme sur 8 en France et se guérit la plupart du temps s’il est pris à temps. C’est pourquoi le dépistage précoce permet aujourd’hui d’augmenter non seulement les chances de guérison mais de diminuer l’agressivité des traitements de manière très importante. Cet examen est primordial une fois par an et cela passe aussi par l’autopalpation !
Voici quelques gestes simples à faire une fois par mois, après les règles :
1/Debout devant un miroir
Inspectez les deux seins et vérifiez qu’il n’y a rien d’anormal (écoulement par le mamelon d’un liquide, des crevasses, fossettes, plis…)
Voici quelques gestes simples à faire une fois par mois, après les règles
1/Debout devant un miroir
Inspectez les deux seins et vérifiez qu’il n’y a rien d’anormal (écoulement par le mamelon d’un liquide, des crevasses, fossettes, plis…)
2/ Levez le bras droit
Avec les trois doigts de la main gauche, palpez le sein droit, fermement. En commençant par la partie externe, parcourez le sein en effectuant de petits cercles avec les bouts des doigts.
3/ Veillez à examiner tout le sein
Une attention particulière doit être portée à la zone entre le sein et l’aisselle. Cherchez toute grosseur ou induration anormale sous la peau.
4/ Terminez par le mamelon
Pressez délicatement le mamelon et vérifiez qu’aucun écoulement ne se produit.
Source : cancerdusein.org
Endométriose : J'ai réussi à tomber enceinte naturellement malgré la maladie
Témoignage : « J’ai perdu mon enfant à 8 mois et demi de grossesse »
Le combat des parents d’un enfant atteint d’une maladie grave: rendre chaque jour restant le plus beau possible dans la maladie
Quand toute la famille est malade … même Maman !