La journée du baiser

Journée du baiser ! On y est ! Comment va-t-on célébrer ça ? S’embrasser plus, s’embrasser mieux ? Et puis embrasser qui surtout ? À qui réservons-nous cet acte qui s’offre, ou parfois nous est imposé ? Les baisers sont si nombreux et variés d’une culture à l’autre qu’il y a certainement autant de sens dans un baiser qu’il y a d’êtres humains sur cette Terre.

Certaines cultures voient le baiser comme la forme affective la plus romantique qui soit. D’autres trouvent cela dégoûtant. Certains pays sont connus pour les baisers dans la rue (oui !!! la France !!! Et ce n’est pas récent, Brassens chantait « les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics »), dans certains pays, il est formellement interdit de s’embrasser en public.

Allez, j’ai fait quelques recherches, je vous détaille un peu ?

Smaaaaack

Le French Kiss, c’est le bisou sur la bouche. Celui qu’on attribue aux Français. Il s’est beaucoup propagé en Occident à travers les films qui le mettent en scène. C’est le baiser qui est aussi, mine de rien, un échange de salive. C’est ce fameux bisou qu’on ne peut qu’imaginer en attendant de le connaître. Le beeeeerk des enfants, le trop hââââte des adolescents. On se renseigne, on imagine qu’il existe une technique. Cela expliquerait pourquoi tant de personnes recherchent dans Google : « comment embrasser ? ».

Le baiser esquimau, celui où on se frotte nos nez l’un contre l’autre. Et oui, dans le grand froid, on est tellement couvert qu’il n’y a que le bout du nez qui dépasse.

Le baiser sur la main, le baise-main, marque le respect dans plusieurs cultures. C’est un geste de courtoisie ou d’admiration.

Le baiser papillon, j’étais persuadée que c’était ma grand-mère qui l’avait inventé !!! Mais en fait, il existe. Il s’agit de caresser la joue de quelqu’un en battant des cils.

La bise qu’on se fait entre proches. Il y en a 3 dans certaines régions, 2 ou 4 dans d’autres. On s’y perd, on se prend des vents. Avez-vous remarqué qu’on se fait des bises sur les joues, en réalité, repensez-y, on embrasse l’air. On se colle joue contre joue mais notre baiser s’envole dans le vide.

Le petit baiser sur le front, celui qu’un parent donne à son enfant pour dire « bravo ». Je le vois aussi souvent à l’EPHAD de la part des petits-enfants envers les personnes plus âgées, comme pour dire « courage » !

Baiser volé

Parlons un peu des baisers imposés. N’avez-vous jamais été forcé dans votre enfance à donner un baiser à quelqu’un de votre famille alors que vous le connaissiez à peine ? Ou reçu un baiser, hyper baveux ou hyper bruyant. Comme on les redoutait, ces baisers…

Il y a d’ailleurs une grande incohérence autour de ce baiser. D’un côté, on tente d’enseigner à son enfant qu’il doit poser des limites avec son corps. Tout petit, on lui apprend que son corps lui appartient, qu’on n’impose rien en amour. Et à côté de ça, on l’oblige à embrasser la vieille tante qu’il connaît à peine… POURQUOI ? Pourquoi faisons-nous cela ??

Soyons un peu honnêtes avec nous-mêmes (ce qui n’est pas toujours facile car l’être humain a une capacité extraordinaire à se mentir à lui-même) et regardons la vérité en face. Souvent, ces gestes parlent de nous. La raison pour laquelle un parent impose un baiser à un enfant vient révéler ce que le parent vit. Je ne suis pas psychologue, mais cela ne surprendra personne d’évoquer que nos principes éducatifs viennent dire plus que la simple politesse. Avons-nous peur de décevoir ? Peur de vexer ?

Quand mes enfants étaient tout petits, une de mes amies est venue prendre le goûter à la maison avec les siens. Elle leur a dit : « Vous êtes obligés de dire bonjour, ça c’est la politesse, mais vous n’êtes pas obligés de faire un bisou ». Cette phrase choc ! Je te la pique, elle est trop bien ! Heureusement, mes enfants sont encore petits, je peux donc instaurer ça tranquillement.

Post Covid

Avant, à l’hôpital, tout le monde s’embrassait. Je ne parle pas ici de baisers passionnels. Je veux dire que tout le monde se faisait la bise. Justement, on disait qu’il ne fallait surtout pas se serrer la main puisque cette dernière est vecteur de germes. Alors on se claquait la bise entre collègues puisque c’est recommandé.

Et là, le COVID est arrivé ! Sauvant pour toujours (peut-être) ceux qui détestent faire cette fameuse bise !

J’ai entendu tellement de personnes être ravies que le port du masque et les gestes barrières mettent fin à cette bise. Place aux « checks », aux coups de coudes ou aux accolades maintenant ! Pourquoi n’avons-nous pas su dire avant que cela nous dérangeait ou nous mettait dans une situation inconfortable ?

J’ai vu des gens se faire la bise avec le masque ! Trop drôle ! On s’embrasse moins qu’avant, ou alors on s’envoie les bisous avec la main, en soufflant pour qu’ils aillent bien loin ! Geste qu’on n’aurait jamais fait à une simple connaissance avant la COVID, mais là c’est notre nouvelle option.

Nous mettons tous un sens différent derrière les baisers. Mais, soyons honnêtes, aucun d’entre nous ne peut vraiment s’en passer. La prochaine fois que vous raccrochez au téléphone, soyez attentifs au mot que vous allez utiliser pour dire « au revoir »… Je parie que ce sera un genre de « Allez, à bientôt, BISOU » !

Oui, oui vraiment ils sont partout ! Profitons à fond de ce moyen d’expression qui peut aller au-delà des mots.