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Parler d’un drame aux enfants

 
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Maman Vogue enfants discutant avec parents
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Comment parler d’un drame aux enfants ? Faut-il leur parler de tout  ? Peut-on parler de la « méchante maladie » qui touche Mamie ou Bon-Papa ? Evoquer l’attentat d’Arras avec les enfants est-il pertinent ? Doit-on parler de la guerre entre Israël et le Hamas ou celle d’Ukraine ? On fait le point ensemble pour savoir comment parler de deux types de drames avec nos enfants : les attentats et la maladie d’un proche.

Drame des attentats en France

« Pour moi, il n’était pas question de parler de l’attentat d’Arras avec mes filles de 7 et 6 ans. Je n’en voyais pas l’intérêt à part leur faire peur. Sauf, qu’à l’école ils ont proposé une minute de silence en hommage au professeur décédé. J’ai donc anticipé en expliquant à mes filles qu’un méchant monsieur était venu tuer un professeur mais qu’il avait été arrêté et qu’il n’y avait plus de danger. Sauf, que ma fille est revenue me racontant tous les détails de l’agression. En fait, en cours de récréation, les enfants parlent énormément. Certains enfants sont plus au courant que d’autres… », nous raconte Clémence, maman de 4 enfants.

Anticiper en prévenant les enfants

Il faut absolument anticiper en prévenant les enfants qu’un événement tragique est survenu et instaurer un dialogue qui est indispensable et nécessaire pour parler des drames. Patrice Huerre, pédopsychiatre, a confié au Monde que lorsqu’un événement a un fort impact médiatique, il vaut « mieux vaut que les parents parlent d’abord à leurs enfants, y compris les petits qui vont à l’école maternelle. Sinon ils risquent d’être informés par les plus grands et peuvent être très effrayés. »

Lors d’un attentat, il faut expliquer à l’enfant ce qu’on appelle un terroriste : un homme qui pense qu’il faut tuer tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui et sa religion. « Il faut lui dire que ce tueur n’a pas de superpouvoirs. », explique Claude Halmos dans son livre Dis-moi pourquoi. Le vocabulaire doit s’adapter à l’âge de l’enfant. Vous connaissez votre enfant et sa maturité, à vous de vous adapter à lui pour parler du drame en question !  

Parler des attentats en quatre étapes

  1. Instaurer le dialogue en leur racontant l’évènement tragique sans entrer trop dans les détails. Il ne faut surtout pas que l’enfant ait des images traumatisantes dans la tête.
  2. Rassurer l’enfant en expliquant que cet événement est rare. Que l’attaquant, si c’est le cas, a été arrêté par la police ou la gendarmerie. Qu’il n’est plus un danger pour les autres.
  3. Creuser pour savoir ce qu’ils ont entendu par le biais d’autres enfants ou d’autres adultes.
  4. Lancer des perches régulièrement afin que l’enfant sache qu’il peut en parler s’il le souhaite. Il ne faut pas qu’il reste avec des questions en tête.

Si vous sentez que votre enfant reste anxieux malgré vos explications, vous pouvez lui demander « ce qu’il pourrait faire pour se défendre », explique Stéphane Clerget, pédopsychiatre sur Europe 1. Les réponses sont variées et dépendent du tempérament de l’enfant. D’ailleurs, on le voit bien, quand dans les écoles ils s’entrainent à se cacher sous la table dans le cadre de l’alerte attentat, les réactions sont différentes d’un enfant à l’autre. Dans le cas d’une guerre, n’hésitez pas à sortir une carte du monde pour expliquer à l’enfant le conflit, quels pays sont concernés…

Parler de la maladie d’un proche

Un proche de votre enfant (maman, papa, grand-parent…) souffre d’une grave maladie (cancer, maladie chronique…). Il est indispensable d’échanger entre parents et enfants, car un enfant ressent tout et spécifiquement l’angoisse de son papa et sa maman.

Alix, maman de quatre enfants, a appris le cancer de sa belle-mère quand elle était en voiture avec ses enfants derrière. Elle a du donc expliquer à ses enfants pourquoi elle était triste et dépitée. « Les enfants ont tout de suite compris que Bonne-Maman avait une maladie grave. Je leur ai expliqué qu’une partie du corps de Bonne-Maman était malade, qu’elle allait devoir se faire opérer et avoir un médicament très fort pour enlever la maladie. Mais comme ces médicaments sont très forts, il y avait des effets secondaires : elle allait perdre ses cheveux, avoir mal au ventre… Je préférai leur dire les séquelles sans tabou, pour qu’ils ne soient pas choqués quand ils la verront sans ses cheveux. Les enfants ont une manière de détourner la gravité de la maladie et cela fait du bien ! »

Parler de la maladie d’un proche de l’enfant en quatre étapes

  1. Se renseigner sur la maladie qui vous touche ou touche votre proche : les symptômes, les effets secondaires, le traitement…
  2. A vous de choisir le bon moment pour parler avec votre enfant : ne pas le faire entre deux portes, mais optez pour un moment de qualité avec votre enfant pour aborder ce sujet. Il faut alors utiliser des mots simples et efficaces : évoquez les symptômes dont la personne souffre. Votre enfant les a peut-être déjà remarqués. Exemple : « j’ai une petite boule dans mon sein que le médecin a trouvé. C’est un bobo qui s’appelle le cancer. Je vais aller à l’hôpital pour prendre des médicaments pour m’aider à ce que cette petite boule s’en aille », ou « Jeanne a très mal au genou, elle a une maladie qui s’appelle la polyarthrite. Elle doit prendre des médicaments très forts, qui la fatigue beaucoup.»
  3. Laisser de la place pour que votre enfant exprime ses interrogations.
  4. N’hésitez pas à revenir quelques jours plus tard (et même parfois plusieurs semaines) sur le sujet pour vous assurer que votre enfant a compris et qu’il puisse exprimer ce qu’il ressent et ses questionnements.

Dois-je laisser parler mes propres émotions quand je parle d’un drame à mes enfants ?

Vous avez le droit de pleurer, d’être triste ou en colère devant vos enfants quand un drame surgit. Mais il faut expliquer à l’enfant pourquoi vous pleurez. Il ne faut pas laisser des non-dits sur vos émotions. Un enfant qui voit sa maman pleurer peut être anxieux de la situation. Si vous lui expliquez la raison de votre chagrin, votre enfant se sentira tout de suite en sécurité émotionnelle.

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