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Ce sujet de la nourriture ainsi que celui de l’image de soi sont des sujets très importants puisqu’ils suscitent des enjeux fondamentaux liés à l’estime de soi donc, à l’amour. En effet, l’estime de soi est surtout le fruit de tout l’amour que l’on a reçu : puisque mes premières figures d’attachement, mes parents, m’ont aimé si fort, alors je suis digne d’être aimé et tout le monde peut m’aimer ! Et cela commence dès tout petit, lorsque la socialisation se met en place chez les enfants. En venant vous questionner, votre enfant vient chercher, entre autre, la réassurance de votre amour pour lui. Comme toujours, un enfant appelle chez ses parents ce dont il a besoin, et votre rôle est d’y répondre le plus justement possible.
Est-ce que tu m’aimeras même si je suis grosse ?
Est-ce que j’arrive à manger correctement et prendre soin de moi ?
Est-ce que les autres peuvent m’aimer comme je suis ?
Pour certains parents, imaginer son enfant un peu trop dodu est très angoissant. Ca arrive, nous ne vivons pas tous les choses de la même manière et nous n’avons pas tous la même histoire. Certains parents portent un gros sac à dos très lourd qui les empêche d’être libre dans cette question de l’alimentation. Demandez-vous alors ce que suscitent en vous ces questions de poids, est-ce que le physique est pour vous si important au point qu’il puisse potentiellement abîmer la relation avec votre enfant ? Comment cela résonne en vous et depuis votre plus jeune âge ? Et bien-sûr, si vous avez besoin de vous poser des questions plus profondes, de travailler sur ces nœuds qui vous bloquent, vous pouvez aussi vous diriger vers un ou une psychologue qui pourra vous aider et vous guider vers le chemin de la paix avec vos enfants et avec vous même !
« Évidemment, si tu étais tellement en surpoids que cela entrainerait un risque pour ta santé, je te le dirai. Si je percevais que tu n’avais pas une façon juste de t’alimenter, et que ça pourrait te fragiliser d’un point de vue de la santé, je te le dirai aussi, parce que je t’aime. En revanche, je ne te dirai jamais si moi, je trouve que tu es grosse parce que ça voudrait dire que ton physique est tellement important pour moi que je ne peux pas m’empêcher de te faire une réflexion au risque de te blesser et d’abîmer notre relation. Et ça ce n’est pas possible du tout pour moi. Aussi, je pense profondément que si je te disais cela, ça voudrait dire que je porte une quelconque attention à ton physique et aux normes sociales liées à celui là, alors qu’en réalité je m’en fiche complètement parce que je te trouve très belle. Et en plus, je pense que le plus gros trésor de chacun se trouve dans son coeur. Je crois aussi que le plus important n’est pas la qualité de notre physique mais plutôt la qualité du soin que nous mettons pour l’entretenir et le rendre beau. Il faut que tu saches aussi que je prends soin de toi dans l’alimentation que je te donne ou que je te prépare et ce depuis le début de ta vie pour que toujours la nourriture soit pour toi un moment de dégustation agréable et un vrai plaisir à partager avec ceux qui t’entourent. »
Concrètement, et dans l’idéal, la nourriture ne doit pas représenter un sujet de discussion et ne doit jamais être au cœur d’un conflit. C’est souvent dans un climat de contrôle important de l’alimentation et une ambiance tendue au moment des repas que s’inscrivent des troubles du comportement alimentaire. Globalement, prenons le parti de se dire que tant qu’il ne présente pas de difficultés médicales (perte de poids lié à une petite maladie d’hiver) et dans l’organisation (difficulté de mettre en place un menu unique), ce sujet doit être aconflictuel, simple et joyeux. Vous pouvez contribuer à cela en faisant toujours des moments de diner et de repas des moments chaleureux, où chacun peut s’exprimer librement et qui ne présente pas un règlement de compte collectif. Pour cela, il ne faut pas hésiter à recadrer dès le début de l’histoire du partage des repas, pour en garantir leur apaisement et leur jovialité pour toujours. Le repas sera un moment de découverte du goût, d’échanges, de rires et de paix et restera ancré ainsi pour toute la vie dans la tête de ses parents.
Lénaïg Steffens, psychologue, https://lenaig-steffens-psy.fr/
Crédit photo : @ninieli_
Maman, est-ce que tu m'aimes ?
« Nous avions rendez-vous avec le plus atypique mais le plus merveilleux des petits garçons » – Témoignage de Blandine, maman de Victor, 4 ans, sourd et autiste.
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