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La parentalité positive a le vent en poupe : des tonnes de bouquins, de vidéos, de blogs, d’articles (oh non, en voilà encore un dans Maman Vogue, pas moyen d’y échapper..!) inondent les rayons des librairies, nos tables de chevets et nos écrans. Ils viennent apporter un certain nombre de solutions aux (si petits !) problèmes et questionnements liés à l’éducation, sous la forme de points de vue et de conseils qui s’éloignent sensiblement de la manière dont la plupart d’entre nous ont été éduquées.
A la racine : une vision différente de l’enfant, de ses besoins, de la manière dont il fonctionne, dont il se développe, dont il apprend, dont il gère ses émotions. Une vision à présent étayée par les avancées scientifiques (la psychologie et les neurosciences se rejoignant). Super ! Enfin, le mode d’emploi de mon enfant ?!
Moi, maman, j’aurai la bonne attitude, je dirai les mots qu’il faut, et mon enfant se comportera bien tout en se sentant respecté dans ses besoins, et nous nous en irons main dans la main vers le soleil couchant (sous les yeux ébahis de la belle-mère et du voisinage au grand complet, qui n’en croiront pas leurs yeux que l’on puisse faire autrement qu’eux sans condamner automatiquement sa progéniture à la maison de correction).
Ou pas.
Tenez, chez moi :
C’est chouette, non ?
En effet.
Néanmoins : 80 % de succès, diviser par 10, réduire des 3/4, etc.
C’est pas du 100 % de réussite, ça !
Eh bien oui. Parce qu’il y a :
Alors je ne suis pas démunie, oh nooon, j’ai d’autres tours dans mon sac :
Là encore, d’excellents taux de réussite.
Mais malgré tout, il y aura les jours où aucune de mes manières d’inciter mes enfants à coopérer ne portera de fruit visible.
F. se roulera par terre et jettera des objets, courra partout, tapera tout le monde autour de lui, et moi, son honorable mère, je ne serai pas forcément très loin de l’imiter, au moins en partie. Le tout, soit à l’abri chez nous, soit sous l’œil désapprobateur d’un public prompt à évaluer, à l’aune de quelques minutes d’observation, le succès promis à une telle éducation.
Et ce n’est pas tout : il y aura les jours où, dès le départ, je serai « mal partie ». Les bons vieux réflexes de communication étant toujours là, j’aurai dit « range tes chaussures ! » d’une voix plus ou moins aimable, beuglé « ôtez vos mains de là bon sang ! », hurlé « j’en ai marre, je t’ai dit 100 fois d’arrêter avec ta cuiller ! », critiqué « non mais c’est pas possible une chambre aussi en désordre ! Comment tu fais ? » (précision : cette dernière question ne rentre pas dans la catégorie « question de curiosité »…), machinalement enjoint « bon, tu t’habilles, tu fais ton lit, tu discutes pas, go go go ! ».
Ce n’est pas du 100 % parce qu’être parent, c’est gérer deux être humains : son enfant et soi. Soit deux personnes qui ne sont pas des robots obéissant aveuglément à des injonctions / formules magiques, pour peu qu’on ait « les bonnes ».
Ce n’est pas du 100 % parce qu’en parentalité positive, on muscle maintenant la capacité de notre enfant à vouloir ce qui est bon plus tard. On pense avant tout à l’adulte qu’il va devenir (un adulte qui cherchera à résoudre des problèmes, sera sensible aux règles de la vie en société, aux besoins et aux limites des autres et aux siennes, …). On cherche à muscler une volonté, à inciter à coopérer, et c’est un long processus ! Qui se s’arrête pas à l’enfance, d’ailleurs. Nous-mêmes, réussissons-nous toujours à vouloir ce qui est bon ? Joker…
Ce n’est pas du 100 %, parce que s’intéresser à la parentalité positive nous amène à adopter une posture très différente de celle que nous avons pu observer autour de nous. C’est donc comme une langue étrangère. On a beau lire, réfléchir, s’entraîner, pratiquer, notre langue maternelle est toujours présente et nous nous mélangeons facilement les pinceaux entre les deux.
Tous ces ratés sont normaux. C’est la vie. Et la meilleure nouvelle dans tout ça : ce n’est pas grave, même pour nos enfants !
Chaque fois qu’une situation se passe « bien », nos enfants en apprennent tout de même quelque chose ; chaque situation qui se résout de manière constructive contribue déjà à l’harmonie familiale et à l’intégration, par eux et par nous, de nouveaux schémas de communication et d’interaction.
En ce qui me concerne, j’ai donc pris le parti de ne pas m’attarder trop sur ces ratés : au contraire, je prends sciemment du temps pour me remettre en mémoire ce qui s’est bien passé dans la journée, plutôt que les points … euh… un peu moins… enfin vous savez. Depuis que je fais cela, j’ai remarqué que cela améliorait aussi la manière dont les journées se déroulaient : il m’est plus facile de reproduire une situation réussie, aidée par la confiance en moi et en mes enfants que cela génère, que d’éviter la reproduction d’un raté, crispée sur ma peur !
Gwen, jeune maman de deux enfants de 4 et 2 ans, est blogueuse sur http://petitbout-petitbout.blogspot.fr/.
Elle y explore différents sujets au fur et à mesure de son cheminement, et notamment les possibilités qu’offre la parentalité positive pour concilier la santé émotionnelle de ses enfants et sa santé mentale à elle.
crédit photo: @darlingclementineshop.com
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