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Regarder la télévision, passer du temps sur Internet, jouer aux jeux vidéo ou utiliser son téléphone portable, chaque jour les enfants cumulent de nombreuses heures devant leurs écrans. Les chiffres sont édifiants ! En France, ils y passent en moyenne quotidienne plus de 3 heures et jusqu’à 6 heures pour les 13-18 ans. Par an, cela représente 1 200 heures contre seulement 900 heures à l’école.
De plus, l’offre est toujours plus alléchante et repousse les limites. Qu’en est-il par exemple de cette chaine de TV promettant de développer l’éveil des bébés dès 3 mois ? De ces écrans toujours plus récréatifs ? Des jeux vidéo sans cesse plus réalistes ?
Michel Desmurget, docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm, est catégorique. « Ce que nous faisons subir à nos enfants est inexcusable. Jamais sans doute, dans l’histoire de l’humanité, une telle expérience de décérébration n’avait été conduite à aussi grande échelle. »
Loin de nous de nous lamenter sans agir, nous faisons le point avec vous.
En effet, ils permettent déjà l’accès au savoir : ressources internet, documents en ligne, émissions, films… De nombreux professeurs incitent d’ailleurs leurs élèves à profiter d’internet pour y trouver d’excellentes ressources en accès libre.
Ils sont également une source de divertissement sans fin. Certains jeux à contenu éducatifs sont intéressants et il semblerait que les jeux vidéo aient un impact positif sur le développement de l’intuition et de l’adaptation.
Enfin, ils sont évidemment indispensables à notre communication.
De nombreuses études scientifiques se sont penchées sur la question. De fait, nous ne pouvons plus ignorer que les écrans affectent la réussite scolaire, le langage, l’attention, le sommeil et l’agressivité.
Ces études révèlent unanimement que l’exposition précoce aux écrans altère irrémédiablement la formation du cerveau chez les enfants de moins de 3 ans.
Mais, qu’en est-il des enfants plus grands ? Des adolescents ?
Plusieurs effets sont à souligner.
Tout d’abord, les écrans sont de plus en plus une activité solitaire. En effet, aujourd’hui, nous regardons moins la télévision en famille. Il en résulte une fracture générationnelle et familiale indéniable.
Ensuite, à l’âge de la construction de la personnalité, il nous faut prêter attention au repli sur soi et à la perte de repères avec la réalité.
De plus, il a été constaté que si les écrans, particulièrement les réseaux sociaux, sont un lieu d’expression important pour les adolescents, ils sont également une source d’exacerbation de leurs angoisses. Nul besoin de mentionner en plus les cas de cyber harcèlement et d’influence négative.
Finalement, la représentation toujours croissante de la violence et de la sexualité par la circulation abondante d’images pornographiques et de scènes de violence extrême est un réel enjeu de société. A 12 ans, aux Etats-Unis, un enfant a déjà été témoin de 8 000 meurtres télévisés. Les jeux vidéo sont aujourd’hui extrêmement réalistes et, même s’ils sont interdits au moins de 18 ans, cela n’est guère le cas en pratique. Cela représente un risque très élevé chez les adolescents d’accepter sans broncher les pires des violences, pourtant bien réelles, elles.
Laissez un accès libre et illimité aux écrans à nos enfants représentent un réel danger pour eux. Mais, ne tombons pas dans la psychose ou l’interdiction absolue de tout écran sous notre toit. Comment alors trouver la juste limite ?
Nous vous proposons ici quelques règles simples grâce au fameux « 3, 6, 9, 12 ».