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8h30 ce matin – Salle d’attente d’un médecin. « Mon chéri, maman est très en colère…elle voudrait que tu cesses ce vilain caprice, Mattéo, et que tu laisses les journaux tranquilles. Remets-les à leur place, s’il-te-plaît… » Et bla, bla, bla. Et vas-y que ça négocie tel un agent du FBI en pleine prise d’otage. De mon côté, j’ai juste envie de lui expliquer, à ton petit Mattéo, qu’il nous casse les oreilles à huit heures du matin et que je vais probablement être nettement moins patiente que toi dans cinq minutes…. Que, moi, ton éducation bienveillante, elle m’énerve !
En vérité, étant mère moi-même, je me demande, comment un parent, normalement constitué arrive à garder un calme olympien et un total positivisme face à un caprice démesuré de son enfant ?
L’éducation bienveillante, ou positive, c’est un principe selon lequel l’éducation est basés sur l’empathie des parents envers l’enfant afin qu’il puisse se construire. En soi, les principes de ces théories ne sont pas mauvaises, car ils s’efforcent de considérer le fonctionnement cognitif de l’enfant et prend en compte ses émotions. En voici quelques postulats :
En effet, l’enfant doit être considéré comme un être humain avec ses envies, ses besoins, ses émotions. Le parent se doit de les écouter et de les respecter.
Il faudrait, selon l’éducation bienveillante, bannir toutes les phrases négatives et s’efforcer de les rendre toutes affirmatives. Ainsi, on ne dira pas « ne cours pas ! » mais « marche calmement ». Pourquoi ? D’abord, car cela permet de différencier clairement les droits des interdits. Mais surtout, car l’enfant se focaliserait sur le mot principal de la phrase. Et bien sûr, tout cela sans hurler, si possible, au risque de se ranger dans la catégorie des parents maltraitants.
« Tu as cassé mon vase préféré, tu es maladroit » : phrase mal formulée ! En effet, Car ce n’est pas l’enfant qui l’enfant qui est maladroit mais son geste. Les parents, dans l’éducation bienveillante, doivent Dédramatiser les « mauvaises actions de leurs enfants ». Dans la société du jugement permanent dans laquelle nous vivons, il est important de faire tomber la pression que les enfants peuvent se mettre ou subir des autres.
L’enfant qui a fait une bêtise, doit pouvoir réfléchir aux conséquences de son acte. Il faudrait lui demander de se mettre à la place de la personne qu’il a blessée par une phrase assassine, par exemple. Qu’aurait-il ressenti ? Comment aurait-il pu exprimer son émotion autrement ?
Les principes sont posés. Vous aussi, vous vous dites qu’il y a un sacré boulot de remédiation dans votre éducation au quotidien ? De mon côté, j’ai déjà du mal à essayer de formuler une phrase positive avec le mot-clé mis en valeur quand je vois mon petit dernier s’apprêter à toucher la porte du four en pleine pyrolyse. Ma première réaction est d’hurler comme une forcenée : « Ne touche pas le four ! ». Râté ! Quand le danger est présent, on réagit vite…trop vite. Et on se place en situation d’échec parentale, si on en croit les théories de l’éducation bienveillante.
Alors l’éducation bienveillante, pourquoi pas. Ça part d’un bon principe et on devrait en prendre de la graine. Mais, c’est quand la bienveillance devient laxisme, que cela m’énerve. D’ailleurs, je ne sais pas ce qui m’agace le plus ? La maman calme (vous savez, celle du sketch de Florence Foresti) qui semble tout gérer avec ces 5 belles petites têtes blondes – et qui me renvoie à mes lacunes en éducation bienveillante – ou le bambin-roi qui pique une crise à la moindre petite contrariété.
Mais, je crois que ce qui m’énerve par-dessus tout, c’est ce qu’en ont fait les gens bien-pensant et à la mode. Ceux qui tentent de mettre en pratique quelque chose qu’ils ne maîtrisent absolument pas. Ni pour leur enfant, ni dans leur relation à autrui, ni même envers eux-mêmes. Ceux qui jugent ta manière d’élever tes enfants et qui finalement n’ont aucune bienveillance envers tout ce qui est différent de leurs principes. Avant de prôner la bienveillance, le respect, l’écoute et l’absence de jugement pour sa progéniture, encore faudrait-il appliquer cela au quotidien et avec tout le monde.
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