Mon amie Lydia est coach parentale. Elle s’occupe de nombreuses familles qui ont besoin de soutien. Un point commun à toutes ? La corvée des devoirs. Convaincue de ses compétences en la matière, je l’ai interviewée (ou appelée au secours plutôt), pour que les devoirs soient de moins en moins un calvaire. Je vous résume ici notre conversation.
Apres une journée d’école, nos enfants sont épuisés. Ils sont restés assis toute la journée et ont besoin de bouger. C’est normal qu’ils n’aient pas envie de faire leurs devoirs. Exactement comme lorsque nous, adultes, devons encore plancher sur quelque chose d’intense après la journée de boulot dans les pattes. Cela requiert volonté, discipline, courage. Nos enfants sont en cours d’acquisition de cette rigueur, mais cela prend du temps.
Première étape, les rejoindre, leur montrer qu’on les comprend complètement.
Choisir le moment propice est forcément une bonne idée ! Il faut que ce soit un moment où le père ou la mère soit disponible et disposé (c’est le plus difficile à trouver!). Afin de trouver la meilleure organisation, on peut inviter l’enfant dans sa mise en place: « De quoi aurais tu besoin pour que le moment des devoirs se passe mieux? » S’il n’a pas d’idée, j’en propose. « D’abord le goûter ou les devoirs ? Je reste à coté de toi ou je reviens régulièrement ? » Une fois que l’on a compris ce qui le motive, on se met d’accord ensemble pour mettre en place ce qui est possible. Si sa motivation consiste à grignoter des amandes pendant les devoirs, on peut certainement y accéder. Tout ce qui allège le moment et qui est approprié, on prend ! Je donne les horaires exactes de début et de fin et je valide avec l’enfant. Cela lui permet de mieux anticiper ce qui va se passer. Si ce n’est pas fini, tant pis. On fait le strict minimum au début, parce que cela ne mérite pas une grosse frustration à la maison. Il vaut mieux qu’il fasse peu mais de son mieux ! Dans ce cas-là, j’en parle avec l’instituteur) pour mettre en place un contrat (tacite ou non) et que l’enfant ne soit pas pénalisé en classe.
Le moment des devoirs doit devenir un moment sacré pour le parent ! Pendant quelques semaines, on se concentre sur le fait de faire apprécier le goût de l’effort à notre petit élève. Pendant cette période, on s’interdit en tant que parent de faire autre chose pendant qu’il travaille. On n’est pas à moitié aux devoirs et à moitié sur son téléphone ou entrain de préparer le repas. On est 100% Sur les devoirs. Un enfant à la fois. On lancera le repas après. Quitte à avoir juste du pain et du fromage au dîner ce soir. C’est pas un drame. Cela durera juste un temps et c’est décisif pour que les devoirs deviennent, à terme, un moment paisible. C’est un temps perdu pour en gagner plus tard car l’enfant va développer les compétences nécessaires pour devenir de plus en plus autonome. Toute réussite demande un gros investissement au départ. Et quand on a des plus petits dans les pattes ? On peut demander de l’aide aux plus grand en leur proposant de faire un jeu, coloriage ou autres. Et puis, parfois aussi, on peut céder au petit dessin animé pour canaliser les troupes !
Nos enfants ont besoin de visualiser leur progression dans le temps. Ils n’ont pas la même notion du temps que nous et lorsque cela parait interminable c’est (vraiment) décourageant. Pour rendre plus concret l’avancement du travail, on peut surligner chaque petite étape finie. Il peut ainsi se rendre compte de tout le chemin parcouru. Au début, on peut beaucoup l’aider en partageant la tâche. On lit un mot chacun, puis une phrase chacun…. Puis un jour, il fait tout un paragraphe !!! Prenez le temps de tout découper en petites étapes réalisables et qu’il puisse choisir son organisation. Cela fonctionne vraiment et les enfants se sentent de plus en plus capables !
On constate qu’un enfant qui déteste les devoirs, c’est souvent parce qu’il se sent en échec. Personne n’a envie de foncer là où on se trouve nul. Le sentiment de réussite est une excellente motivation pour les prochaines fois. L’encouragement c’est notre meilleur atout. Mettons l’accent sur tout ce qui est réussi, même si ce sont juste deux minutes de concentration de plus qu’hier. Il a de quoi être fier (et nous aussi!). C’est un travail de longue haleine mais les progrès sont visibles et nous valoriserons ses efforts plus que ses réussites.
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