Quand on parle du couple, on évoque « un lien, une chaîne, un groupe de deux personnes liées par l’amitié ou l’amour », d’après la définition du dictionnaire.
« L’amour, lit-on encore, c’est l’attirance, affective ou physique, qu’en raison d’une certaine affinité, un être éprouve pour un autre être, auquel il est uni ou qu’il cherche à s’unir par un lien généralement étroit. »
Lien, chaîne… de l’union à la dépendance, il est facile de faire le pas. Pourtant… « Je ne veux pas que tu sois dépendante de moi », a dit, avec raison P. à sa fiancée.
Pourquoi ? parce que la dépendance implique une « Relation de subordination, de solidarité ou de causalité », alors que l’amour suppose la liberté et une certaine égalité.
Est libre celui qui n’a pas besoin de l’autre pour vivre, mais qui choisit par amour de partager sa vie avec l’être aimé. Est libre celui qui est capable de vivre seul, mais qui décide par amour de vivre à deux.
Est libre celui qui a un métier, mais qui choisit de mettre sa carrière en pause pour s’occuper de ses enfants quand l’autre s’engage à gagner suffisamment pour que ce soit possible et remplir ainsi sa part du contrat.
Est libre celui qui s’unit par amour à son conjoint, sans l’utiliser comme un exutoire.
L’amour n’est pas là pour remplir un vide : affectif, psychologique, financier, sexuel.
Pour utiliser une image, deux personnes amoureuses s’unissent par traité alors qu’une personne dépendante est comme une colonie soumise à sa métropole, attendant d’elle de quoi vivre, ou comme une métropole suçant les forces vives de sa colonie pour satisfaire son bien-être. Car il y a deux manières d’être dépendant : en s’oubliant pour l’autre, ou en utilisant l’autre à son seul profit.
Pour filer l’image, cela signifie que les associés sont gagnants par leur rapprochement, que leur association ne se fait pas au dépens l’un de l’autre, aliénant l’un à l’autre, que l’amour leur donne de la force pour monter des projets communs. Alors que la dépendance affaiblit, asphyxie, fait souffrir. Elle est mère de la jalousie, fille du manque d’estime de soi, favorise l’ascenseur émotionnel, provoque la dépression, isole celui qui en est atteint et éloigne celui qui en est l’objet. Si, par malheur, le dépendant tombe sur un pervers ou un manipulateur, c’est la porte ouverte à toutes les déviances, à toutes les acceptations, à tous les désespoirs.
Pour s’en sortir, rien ne vaut un travail pour accroître la confiance en soi. Des solutions existent, des thérapeutes peuvent aider à retrouver l’estime de soi, à guérir des blessures d’abandon avec des thérapies individuelles ou de couple.
A contrario, pas question pour autant de cultiver l’indépendance et l’égoïsme, de vivre côte à côte sous prétexte de respecter la liberté de chacun… Aimer engage. A travailler au bien commun. A partager, dans le respect de soi et de l’autre. A accepter que l’autre intervienne dans sa vie, avec respect.
L’amour est une belle aventure qui se construit à deux chaque jour. C’est la condition du bonheur. C’est bien cela que l’on recherche, n’est-ce pas, le bonheur ?