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« Quand le partenaire attend de sa compagne qu’elle lui demande de faire les choses, c’est qu’il la voit comme responsable en titre du travail domestique » constate d’emblée Emma. La charge mentale, cet ensemble de choses à laquelle la femme doit penser pour faire fonctionner son foyer, « est un travail permanent, épuisant, c’est un travail invisible », alerte l’auteur.
Effectivement, remplir inlassablement le frigo, mettre la bouteille d’eau dans le sac de l’aîné les jours de sport, assister au spectacle de garderie, penser au rappel du vaccin du petit dernier, penser à réserver la babysitter pour votre dîner chez Anne ce soir, se rappeler de faire réciter les tables de multiplication à Paul cette semaine, ramasser les affaires sales de toute la famille qui traînent sur votre chemin… Tout en restant efficaces et concentrées au travail. Voilà autant de sources de préoccupation parfois lourdes à porter pour les « wonder mums » d’aujourd’hui. Et qui engendrent beaucoup de stress quand l’imprévu s’invite dans le quotidien !
« On ne les a jamais entendues se plaindre », arguent certaines. Elles s’en accommodaient sans rechigner. Avec une bonne ribambelle d’enfants. Dans des conditions souvent extrêmes quand leurs maris partaient à la guerre.
Toutefois, il faut bien admettre que peu d’entre elles exerçaient une activité professionnelle. Et que les emplois du temps de leurs enfants ne ressemblaient pas aux agendas de ministres de ceux d’aujourd’hui. Peu d’activités extra-scolaires. Peu de phénomène de mode. Peu de tentations qui venaient nourrir leur charge mentale. Elles étaient recentrées sur l’essentiel, le vital. « Je doute qu’elles aient connu la course dans les magasins à la recherche du fameux Hand Spinner ! » rétorquent d’autres avec humour. « Ou qu’elles aient reçu un courrier d’invitation de l’Assurance maladie pour l’examen bucco-dentaire des 6 ans de leur enfant ».
Toutes ces normes, qui s’ajoutent d’année en année dans de multiples domaines, viennent parasiter nos pensées. Gilet jaune et triangle obligatoires dans les voitures, détecteurs de fumée pour les maisons, casques de vélos pour les promenades, contrôle technique et contre-visite. Sous prétexte de vouloir nous protéger, la société actuelle nous bride et nous contrôle. On se doit de penser à tout, tout le temps. On n’a plus le droit à l’erreur. La difficulté majeure est que cette charge mentale, dont le périmètre s’est considérablement élargi au fil des siècles, s’accumule à la charge professionnelle grandissante des femmes.
Les féministes leur reprochent leur manque d’implication. Il semblerait logique de demander qu’à temps de travail égal, le partage des tâches quotidiennes soit équitable !
Rappelons-nous plutôt le livre Les hommes viennent de Mars, les femmes de Vénus qui traîne forcément dans les rayons de la bibliothèque familiale et qui nous emmène sur des terrains psychologiques. Son auteur, John Gray, explique que nous vivons sur deux planètes séparées qui n’ont pas le même système de valeurs. Sur Mars, celle des hommes, règnent « le pouvoir, la compétence, l’efficacité, la réussite ». Autant de qualités qui, mises en application, pourraient soulager matériellement le quotidien du couple. Tandis que sur Vénus se développent « l’amour, la communication, la beauté et les rapports humains ». Des qualités qui donneraient une vision d’ensemble et créeraient un lien harmonieux entre les différentes actions quotidiennes.
Et si, au lieu de nous diviser dans une énième lutte hommes-femmes, nous apprenions à mieux communiquer pour faciliter notre existence commune ?!
Laetitia d’H.
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