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Le couple dans la merveilleuse trinité
(suite de l’article Comment épanouir pleinement notre féminité ou la « merveilleuse trinité »)
L’amour avec un grand A, quelle que soit la manière dont on s’attend à voir Cupidon débarquer, c’est la grande aspiration humaine depuis toujours. La question, pour le psy, est moins de savoir d’où vient ce désir, mais plutôt de savoir comment le vivre au mieux.
Pour cela, il est recommandé de se poser les bonnes questions. Et d’abord de s’interroger sur soi-même, questionner le « je » avant de s’éprendre du « nous ». « Qu’est-ce que j’attends, au fond de moi, de ce sentiment ? Qu’est ce qui m’attire dans cette histoire ? Ai-je besoin de trouver une protection, un peu de sécurité ? Est-ce que je veux me prouver quelque chose, sentir que je suis valorisée, que je suis utile ?»
Il ne s’agit pas d’être égocentrique, mais faire cet effort de questionnement permet de comprendre sa différence, et de la faire fructifier ensuite dans la relation à l’autre. On ne rendra jamais personne heureux en s’ignorant soi-même, en cherchant la fusion ou en rêvassant des illusions romantiques ou sensuelles. S’autoriser à s’écouter, c’est se donner la possibilité d’agir librement.
Et en cela, point de mystère : être libre, c’est pouvoir répondre à des aspirations personnelles et de convictions assumées, c’est sortir de l’infantilisation du regard des autres pour agir en adulte et, au fond, se gouverner soi-même.
L’harmonie entre un homme et une femme prend naissance quand ceux-ci, conscients de leurs qualités et de leurs faiblesses, désirent prendre soin l’un de l’autre. Ils entrevoient un petit éclat du bonheur d’une route poursuivit à deux. Mais il faut prendre garde à ne pas cheminer trop tôt ou trop vite.
Se précipiter serait prendre le risque de tout gâcher. Il faut avoir appris à marcher seul avant de vouloir courir à deux, et s’apprivoiser soi-même avant d’apprivoiser l’autre.
Une randonnée solitaire implique de la fatigue, de la monotonie, de l’ennui parfois, mais aussi l’occasion de méditer, de s’affermir, de se confronter à ses propres limites et, en faisant cela, d’aller trouver où se cachent des ressources intérieures qui seront autant de trésors que l’on pourra offrir plus tard à l’autre.
En effet, pour pouvoir se donner sans s’abîmer, il est bon de ne pas négliger de vivre aussi pour soi, afin d’édifier sa personnalité propre. Quand on est conscient de cela, et surtout qu’on l’accepte, malgré ce que les sentiments parfois commandent, on comprend que le véritable amour ne peut être ni l’oubli, ni la négation de soi. Alors, on est « solide », prêt à aimer en adulte, suffisamment pour pouvoir être soi-même un vrai réconfort pour l’autre.
D’ailleurs, il est intéressant de souligner l’analyse que propose Nathalie Sarthou-Lajus qui prend le contre-pied des clichés habituels sur la complémentarité homme/femme. Pour elle, il n’y a justement rien de tel : la complémentarité dans le couple n’est qu’un fantasme. Jamais les deux pièces du puzzle ne pourront s’ajuster totalement, ou si c’est le cas, uniquement de façon très furtive. Et c’est tant mieux !
C’est précisément parce que l’autre est inaccessible qu’il crée une attraction et un mouvement, un désir, un « aimant », la vie en somme, qui s’exprime par la créativité et le désir. Hommes et femmes garderont toujours pour l’autre une part de mystère. Cela peut engendrer des déception ou des frustrations, et il faut y être vigilant. Mais c’est aussi cela qui maintient ensemble des couples qui continuent, des décennies après s’être mariés, de se fasciner mutuellement.
Enfin, si l’amour conjugal constitue une des bases, achevée ou non, de notre féminité, cette base est aussi un des trois côtés du triangle, et doit se positionner par rapport aux deux autres.
Alors, quel espace faut-il lui réserver, ou lui sacrifier, entre les enfants, le travail, les amies et tout le reste ?
Pour cela, il peut être nécessaire de prendre les moyens de temps en temps de s’arrêter pour examiner sa vie, la comparer aux aspirations qui se bousculent en nous, sans forcément faire de bruit, et réfléchir aux ajustements que réclame peut-être notre cœur.
Oui, le cœur, car il en faut du courage, quand on s’installe dans une certaine habitude, pour remettre en cause l’adéquation de la vie amoureuse que l’on mène et les valeurs, les désirs et les espoirs qui nous ont conduits à nous y engager.
Il y a différentes manières de prendre ce temps pour soi: se réserver une journée de façon hebdomadaire ou mensuelle dans son agenda (que l’on ne comblera pas avec les taches du quotidiens…) pour méditer sur sa vie, lire, écrire, écouter de la belle musique, etc. Chercher ensuite, si besoin, un regard extérieur mais averti, l’amie intime, le psy, le père spi, entre autres, qui aident à comprendre ce qui est parfois difficile à saisir de l’intérieur, quand on a le « nez dans le guidon ».
S’accorder ce temps, c’est finalement se donner les moyens de continuer sa route en profondeur et d’un pas plus sûr, l’un avec l’autre.
Marie Amélie Larchet
© ww.sincerelykinsey.com
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