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Une nouvelle génération de grands-parents 2.0 … égoïstes ?

 
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Les mamies gâteau et les papis jardinage font-ils partie d’une espèce de grands-parents en voie de disparition ? À y regarder de plus près, la nouvelle génération de seniors est encore très active et certains n’ont pas forcément envie de s’occuper de leurs petits-enfants dont ils s’intéressent… de loin ! On vous présente les grands-parents 2.0…

Témoignages sur un sujet douloureux où les générations ne se comprennent pas toujours…

Témoignage de Juliette, maman de 2 enfants 4 et 2 ans

« J’ai été nourri de moments doux, et heureux avec ma grand-mère. Les balades et les bâtons sculptés, les petits coins secrets devenus cabanes, les thermes romains, les fruits cueillis, les sirops de cassis mijotant dans les grosses marmites ou autres confitures, les compotes maisons et les tartines grillées dans la cheminée, les leçons de tricot et de couture, les histoires contées au creux de ses bras, les vacances avec les cousins et nos spectacles…c’était simple et c’était bon. Et surtout je pouvais être celle que j’étais vraiment. C’est gravé, c’est là, les souvenirs, les saveurs, les odeurs. Ça a façonné la femme et la mère que je suis aujourd’hui. Nos grands-parents ont eu des places primordiales dans nos vies.

Ces bonheurs, un instant, retrouvés

Et puis il y a 2 mois, notre petit rayon de soleil, Gaspard et né. Et comme toute naissance, cela emmène des retours sur son histoire : Gaspard est né le même jour que ma grand-mère. Pour moi, c’est comme un joli signe d’elle là-haut. Elle veille. Elle m’accompagne encore. Quelques jours après j’ai eu la visite des deux sœurs de ma grand-mère. A plus de 80 ans, elles ont fait le chemin pour venir rencontrer notre nouveau venu. Sans portable, elles ont trouvé leur chemin en s’arrêtant régulièrement demander leur chemin, toquer chez les gens. Elles sont venus les bras chargés de fleurs de jardin, œufs de leurs poules, terrines faites maison et leurs mille souvenirs. 

Que c’était bon de les voir, de revivre cette simplicité et débrouillardise un instant. Elles racontaient leurs périples entre frères et sœurs, leurs vacances ensemble, leurs aventures, mésaventures, les naissances des uns, des autres. Comment elles avaient vécu la maternité, sans langue de bois. Les blues qui parfois les accompagnaient. Le soutien familial. Cela m’a rappelé où était mon essentiel : la famille, ma famille.

Je suis heureuse et comblée à 4. Petit bébé est adorable, le grand frère prévenant, et mon mari proche du Wonder-Papa… mais je me sens terriblement seule dans cet évènement heureux. Pas de mère ou père pour nous épauler, écouter, partager, nous accompagner.  Nous avons eu droit à une visite de courtoisie, beaucoup de flashs, de poses, et des conseils solennels d’éducation. Et des larmes, des litres de larmes après cette visite… Je suis amère. De nouveau mère et amère.

Faut-il en vouloir à quelqu’un ? Faute à la société, à l’évolution des mœurs. On a tous cherché notre indépendance. On l’a eu. Et bien eu. On est une famille moderne avec des grands parents modernes (le GPM).

Vous avez dit moderne ?

Le GPM aime ses petits-enfants, mais en photo principalement. Il en a une bonne centaine sur son I-phone, qu’il fait défilé du bout du doigt… il y en a tellement qu’on pourrait presque voir les enfants s’animer. S’il veut en profiter un peu plus il utilise Skype. L’animation est garantie là, et le grand avantage pour lui c’est qu’il peut régler le volume. Rassasié, le Grand-Parent Moderne peut alors partir le cœur rempli, à ses occupations. Ses vraies occupations dans sa vraie vie. Parce que oui, c’est ce que sont devenus ces petits-enfants : des enfants virtuels… »

Alice, 34 ans, quatre enfants de 9, 7, 5 et 3 ans : « la seule chose qui les intéresse, c’est eux ! »

« Les parents de mon mari sont profondément égoïstes, la seule chose qui les intéresse, c’est eux ! Au début ils gâtaient nos enfants, mais n’achetaient de cadeaux que si ça les comblait eux, il fallait toujours le plus gros cadeau, le plus cher. Pour autant, ils ne s’intéressaient pas du tout aux enfants, ne prenaient pas de nouvelles, ne connaissaient pas leurs goûts ». Las, Alice a fini par couper les ponts. « Un jour, on a mis le holà, depuis nous n’avons plus de nouvelles, pas un sms, pas une lettre, c’est fini. Au départ nous évitions le sujet avec les enfants, mais ils sentaient le malaise et en parlaient souvent. Un jour on leur a expliqué et depuis ils n’en parlent plus trop, ils savent qu’ils existent mais c’est tout ».

Mylène, 50 ans, deux enfants de 16 et 19 ans : « le reproche se cristallise sur ce qui est matériel et facilement identifiable »

Mylène a souvent déménagé et toujours vécu loin de ses beaux-parents qui se plaignent de ne pas voir suffisamment leurs petits-enfants. Pourtant ces derniers ne font guère d’efforts de leur côté. « Ils refusent pratiquement toutes nos invitations. Ils sont très engagés dans l’église mais ils ne se sont pas déplacés pour les communions ou confirmations de nos enfants ». Mylène assure qu’il n’y a aucune tension entre eux et ne comprend pas « cette attitude d’indifférence avec mes enfants qui sont les seuls de leurs petits-enfants à être éduqués au plus près de ce qu’ils auraient souhaité pour tous : jamais de cadeaux, pas même un texto sympa lorsque notre fils a eu son bac, aucune nouvelle pour les anniversaires ». Cerise sur le gâteau, elle a eu pour seul et unique cadeau en 20 ans de mariage… un pèse-personne après la naissance de son aîné ! « L’histoire des cadeaux n’aurait aucune importance s’ils étaient présents autrement. Je pense que le reproche se cristallise là-dessus car c’est matériel et facilement identifiable » analyse Mylène.

Ostiane, 38 ans, 3 enfants de 9, 4 et 2 ans : « Elle perd tous les bons moments qu’elle pourrait passer avec eux »

Les enfants d’Ostiane sont les seuls petits-enfants de sa belle-mère, pourtant ils ne l’intéressent pas beaucoup. « 1 fois sur 2, elle appelle mon aîné Arthur au lieu d’Arthus, elle ne les prend jamais chez elle, zappe leurs anniversaires, ne sait pas dans quelle classe ils sont. En revanche elle ne manque pas de parler d’elle, de son shopping, de ses vacances » regrette Ostiane. « J’ai l’impression qu’elle a toujours été comme cela même avec ses propres enfants. À une époque, ça m’a beaucoup énervée, mais je n’ai jamais rien dit. Maintenant, je me dis qu’elle perd tous les bons moments qu’elle pourrait passer avec eux. J’essaie de ne pas y penser, mais par moment je ronge mon frein notamment à Noël où il faut jouer à la famille aimante et unie ». Concernant le ressenti de ses enfants, Ostiane explique que son fils aîné a longtemps cru que sa grand-mère était une grande tante. Désormais, il a compris qu’il ne devait rien attendre d’elle. Quant à ses deux petits frères, ils ignorent leur grand-mère : ils ne la réclament pas et ne demandent pas de l’appeler ou lui rendre visite, contrairement à leur grand-mère maternelle. « Je leur ai très clairement expliqué qu’elle était égoïste et que si on n’allait pas chez elle, c’est parce qu’elle ne nous invitait pas ».

Domitille, 32 ans et des poussières, 3 enfants de 10 et 8 ans : « Là c’est trop pour moi ! »

Domitille estime que sa mère est « immature, fusionnelle et étouffante ». Elle a notamment souffert du divorce de ses parents à 1 mois des épreuves du bac et de leur comportement le jour de son mariage où elle n’a ressenti « aucune émotion » et n’a eu « ni discours ni geste d’affection ». Après une grossesse difficile au niveau psychologique et où elle a perdu 10 kg, « une rupture irréversible s’est créée ». Sa maman refusant de se faire appeler Mamie et ne lui apportant aucune aide pour sa seconde grossesse (gémellaire), Domitille a décidé de ne plus voir celle qui s’est même inventé une maladie « juste pour que Noël tourne autour d’elle et pas autour des enfants ». « Là c’est trop pour moi » ! La jeune maman dont certains enfants ont des problèmes de santé doit surmonter les épreuves sans compter sur sa mère et a déjà fait 3 ans de thérapie hebdomadaire qu’elle compte encore poursuivre.

Martine, 63 ans, grand-mère de 11 petit-enfants de 1 mois à 14 ans : « un besoin de vivre un peu pour soi »

« Certaines de mes amies estiment qu’elles doivent vivre à leur rythme et pas à celui de leurs petits-enfants. Pour les garder, c’est quand elles veulent, si elles veulent et en fonction de leur emploi du temps ». D’après Martine, ces grands-mères ne veulent pas que l’on dérange « leur petit intérieur ». « Pour certaines, les couches culottes ne sont pas si loin et pour celles qui ont travaillé, il y a une réelle envie de profiter de leur retraite. Et puis il ne faut pas oublier que nous avons aussi nos parents dont il faut s’occuper ». Est-ce que ses amies sont égoïstes ? « En fait c’est surtout un besoin de vivre un peu pour soi » conclut la grand-mère.

Quels souvenirs garderont les enfants de leurs grands-parents 2.0 ? Ces grands-parents qui sont là, en parallèle seulement. »

Lire notre article Pourquoi les grands-parents sont très importants dans la vie de nos enfants ?

Perrine de Robien

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