Ecolo ? Mais qu’est-ce que ça veut dire finalement ?

A l’origine, le mot « écologie » n’existe pas. Ce qui ne veut pas dire que l’homme ne prenait pas soin de la nature. Au contraire, il semble qu’il lui était naturel de tenir compte d’elle dans la mesure où il en dépendait et donc la question ne se posait pas, du moins pas en ces termes.

Un mot qui apparaît tardivement

Le mot « écologie » apparaît en Angleterre et arrive en France en passant par l’Allemagne au XIXe siècle, ce siècle où les sciences se développent en même temps que la technologie. Le dictionnaire nous renseigne : la technologie est la « science qui étudie les relations entre les êtres vivants (humains, animaux, végétaux) et le milieu organique ou inorganique dans lequel ils vivent. » puis c’est « l’étude des conditions d’existence et des comportements des êtres vivants en fonction de l’équilibre biologique et de la survie des espèces. » Par analogie, cela concerne aussi les « études des relations réciproques entre l’homme et son environnement moral, social, économique.

Un mot rentré dans notre quotidien

Au fur et à mesure des années, le terme a cessé d’être l’apanage des spécialistes, biologistes et sociologues, pour entrer dans notre quotidien. En cause, la visible, rapide et sûre dégradation de notre milieu de vie. Celle-ci est liée, entre autres, à un consumérisme acharné, rendu possible par une technologie de plus en présente et avancée.

Pour sauver la planète, on est donc devenu écolo…
Est écolo le particulier qui cherche à défendre la nature, la qualité de l’environnement…

Mais qui recouvre des réalités bien différentes

Mais au fond, qu’est-ce que c’est vraiment puisque chacun a sa manière et des solutions différentes ?
Certains s’engagent en politique et d’autres pensent que la politique est biaisée par les financiers qui n’ont aucun intérêt à la chose.
Il y a les néoruraux qui quittent la ville et partent vivre à la campagne, et les citadins qui essaient de végétaliser la ville ; il y a les petits producteurs qui se débattent pour imposer des cultures respectueuses de l’environnement et des agriculteurs (pas tous) qui tentent de renouveler et raisonner une agriculture coincée entre les intérêts financiers et ceux de la planète.
Il y a ceux qui défendent la voiture électrique et ceux qui la trouvent encore plus polluante ; ceux qui privilégient les transports en commun et ceux qui favorisent le covoiturage… sans parler de ceux qui ne peuvent utiliser ni l’un ni l’autre.
On trouve des partisans de l’éolien alors que d’autres font tout ce qu’ils peuvent pour freiner son expansion qu’ils considèrent dangereuse ; pour certains le nucléaire est l’avenir, pour d’autres, c’est la mort.
Certains se contentent de faire leur jardin et veulent retrouver un rapport plus sain à la terre ; d’autres tendent au zéro déchet ; d’autres se rassemblent en association pour s’attaquent aux grands groupes qui polluent les terres, les eaux et pratiquent une déforestation massive.

Une vision différente de l’homme et de la technologie

N’oublions pas les défenseurs des animaux en tous genres, qui s’engagent à juste titre pour le bien-être animal et la survie de l’équilibre de la vie sur terre. Mais il y a désaccord entre ceux qui estiment que l’homme a un rôle de régulateur et qu’il peut utiliser de manière raisonnée les ressources de la planète, et ceux qui pensent que l’homme n’a aucun droit sur l’animal, encore moins pour le manger.
Certains se méfient de la technologie et tentent de s’en passer au maximum. D’autres pensent que la technologie mieux maîtrisée permettra à l’homme de tout contrôler dans un délai assez court ; d’autres croient que l’homme est un animal comme les autres, voire plus malfaisant et que notre planète survivra bien sans lui une fois notre dangereuse espèce évanouie ou limitée.

C’est quoi la véritable écologie ?

Bref, il y a de quoi être un peu perdu… C’est quoi être écolo ?
Je vous propose, pour vous permettre de répondre à cette question, d’aller lire ou relire Laudato si, cette encyclique du Pape François, écrite en 2015, dans laquelle il s’adresse à tous les Hommes de la Terre, croyants ou non.

Vous trouverez, dans ce document fondamental qu’il est impossible de résumer ici, des éléments de réflexion plus qu’intéressants qui permettent de réfléchir à la place de l’Homme dans la société, à ses droits et à ses devoirs, aux actions à mettre en place et aux motifs d’espérance :

« Notre mère la terre crie en raison des dégâts que nous lui causons par l’utilisation irresponsable et par l’abus des biens que Dieu a déposés en elle. Nous avons grandi en pensant que nous étions ses propriétaires et ses dominateurs, autorisés à l’exploiter. »
« Il y a urgence et nécessité d’un changement presque radical dans le comportement de l’humanité », parce que « les progrès scientifiques les plus extraordinaires, les prouesses techniques les plus étonnantes, la croissance économique la plus prodigieuse, si elles ne s’accompagnent d’un authentique progrès social et moral, se retournent en définitive contre l’homme ». »

« Il n’y a pas deux crises séparées, l’une environnementale et l’autre sociale mais une seule et complexe crise socioenvironnementale »
« Tout est lié, et la protection authentique de notre propre vie comme de nos relations avec la nature est inséparable de la fraternité, de la justice ainsi que de la fidélité aux autres ».
« Une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale (…), pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres » (Laudato si, extraits)