Florence-Anne Ambroselli maman de 9 enfants et créatrice
Témoignage

Florence-Anne Ambroselli a créé l’Atelier de l’Enfant Jésus, qui réalise de ravissantes cartes et faire-parts chrétiens. Elle est aussi maman de 9 enfants, et si elle a connu l’épreuve de la séparation, elle s’apprête aujourd’hui à se fiancer. Elle nous embarque dans son univers inspirant et spirituel.

Maman Vogue : Bonjour Florence-Anne, tu es la créatrice de l’Atelier de l’Enfant Jésus. Comment est née cette aventure ?

Florence-Anne : L’Atelier existe depuis 2019 mais je dessine depuis la naissance de ma quatrième, qui a 20 ans aujourd’hui. Il est né d’une histoire à la fois belle et douloureuse, j’ai eu un accident de voiture important et il a fallu que je rembourse la voiture. Je me suis alors demandé ce que je savais faire. J’ai toujours aimé dessiner, mon grand-père était artiste, mon père aussi. Le dessin est quelque chose de naturel, comme boire ou manger. Je me suis dit que j’aimais dessiner et que j’aimais Jésus, alors pourquoi pas faire des petites images et saints patrons, comme ceux pour mes enfants. Je pouvais renouveler tout ça en mettant plus de couleur.

Maman Vogue : Tu as commencé à te faire connaitre par bouche-à-oreille ?

Florence-Anne : Oui, avec ma famille, mes amis comme premiers clients. Puis, les stands lors des fêtes d’école et enfin le site Internet !

Maman Vogue : Comment te vient l’inspiration, tu vas beaucoup dans les musées, voir des expos ?

Florence-Anne : J’ai fait des études d’Histoire de l’art et je baigne dans le marché de l’art par ma famille. J’aime toutes les iconographies. Aller voir des expos fait partie du quotidien chez nous. La parole de Dieu et les saints patrons m’inspirent aussi. Il y a des règles et des couleurs à respecter, je ne peux pas être trop fantaisiste avec un saint patron.

Maman Vogue : Quel est ton processus créatif ? Tes techniques, aquarelles, crayon à papier ?

Florence-Anne : Je travaille à la mine de plomb pour mes esquisses et ensuite à la gouache ou à l’aquarelle. Tous mes saints patrons sont rehaussés à l’or fin. J’essaie d’être attachée à la tradition et en même temps d’apporter de la couleur et de leur donner un visage intemporel.

Maman Vogue : En plus d’être une entrepreneuse, tu es maman de 9 enfants, impressionnant ! Comment gères-tu ta vie personnelle et l’Atelier au quotidien ?

« Je ne suis pas une maman ultra organisée, je suis plutôt dans l’intuition« 

Florence-Anne

Florence-Anne : C’est intense et joyeusement rythmé ! Je ne suis pas une maman ultra organisée, je suis plutôt dans l’intuition. Mes temps de création sont le soir, je dessine de 22h jusqu’à minuit, même si mes ados peuvent m’interrompre. Le matin c’est les départs à l’école et paniers repas. L’Atelier c’est comme un dixième enfant, donc je dois faire attention qu’il ne prenne pas trop de place !

Maman Vogue : Tu réussis à prendre du temps pour toi ?

Florence-Anne : Du temps pour moi toute seule, sans pinceaux, c’est au petit-déjeuner. Je lis l’Evangile, je médite et pendant une demi-heure je me retrouve avec moi-même.

Maman Vogue : C’est possible de mener de front un projet pro et une famille nombreuse ?

Florence-Anne : Oui, mais ce n’est pas sans efforts. J’ai la chance énorme de vivre de ma passion mais c’est tout de même précaire. « Qui sème dans les larmes récolte dans la joie », cette phrase me parle beaucoup. Je suis à fond tout le temps et quand même épuisée, mais ça vaut le coup !

Maman Vogue : Quels conseils donnerais-tu aux mamans pour la rentrée ?

Florence-Anne : Je suis pour l’autonomie la plus complète des enfants. On ne peut pas entreprendre et tout gérer en même temps. Je délègue aussi, les aînés aident les petits, on se partage les tâches. Il faut essayer de rester zen, ce n’est pas grave s’il manque un stylo ou si la chemise n’est pas bien rentrée dans le pantalon.

Maman Vogue : Il faut lâcher prise et ne pas se focaliser sur les détails ?

Florence-Anne : Exactement, d’ailleurs si je ne suis pas dans l’abandon, je crie. Il y a des mamans qui savent anticiper et d’autres non, je fais partir de celles qui ont beaucoup de mal à anticiper.

Maman Vogue : Tu as connu l’épreuve de la séparation… Comment faire pour garder l’espérance même dans les moments difficiles ?

Florence-Anne : Les autres ! Un dicton très juste dit : « Montre-moi tes amis et je te dirai qui tu es ». Dans l’épreuve, ce qui m’a permis de traverser tout ce que j’ai pu traverser, de me relever et me rétablir, ce sont ma famille et mes amis, Dieu est passé à travers eux. Car j’ai connu de vraies douleurs familiales et de couple. Mes proches ont su rallumer cette petite flamme en moi pour en faire un grand feu.

Maman Vogue : Seule c’est plus difficile ?

Florence-Anne : C’est impossible seule. J’ai connu la violence et la séparation avec des jeunes enfants, et c’est impossible de se relever de ça sans la présence de Dieu qui passe par les mains tendues. Ça passe aussi par un psychologue, par un accompagnateur spirituel.

Maman Vogue : C’est un beau témoignage que de se tourner vers les autres et demander de l’aide !

Florence-Anne : Il faut avoir cette simplicité. Souvent je vois des amies qui souffrent, elles n’osent pas déranger ou partager leurs souffrances familiales ou de couple. Ça demande de s’exposer et cela peut faire peur mais il faut croire qu’il y a toujours du bon chez l’autre. Je pense que Dieu veille.

Maman Vogue : Les gens souffrent d’un manque de lien ?

Florence-Anne : Pour moi le secret de la charité, c’est l’autre et pas soi. Tout est une histoire de liens, c’est le message chrétien pour grandir ensemble et être des saints.  C’est à travers l’autre qu’on expérimente le service, l’écoute, l’attention, le don de soi.

Maman Vogue : Tu t’apprêtes à te marier, félicitations pour ce grand bonheur !

Florence-Anne : Je me fiance avec un homme merveilleux ! On ne vit pas encore ensemble mais il est déjà d’un très grand soutien et un relais, aussi pour l’Atelier. Nous allons nous retrouver avec 12 enfants !  

Maman Vogue : Comment vos enfants voient-ils ce changement ?

Florence-Anne : Ils sont très heureux et partagent notre bonheur. Nous avons beaucoup de chance car nos enfants s’entendent bien. La famille recomposée est un sacré challenge qui demande de l’écoute et de l’attention. C’est l’occasion pour nous de grandir et d’apprendre à aimer les différences.

Maman Vogue : Que peut-on te souhaiter pour cette nouvelle année scolaire qui commence ?

Florence-Anne : Je souhaite de pouvoir faire connaitre l’Atelier le plus possible, et de transmettre ce message de bonté pour qu’il touche des cœurs.

Pour mes enfants, je leur souhaite une belle année scolaire apaisée, pas tant dans les résultats mais dans de belles constructions et amitié.

Et pour moi, encore plus d’apaisement dans mon cœur et beaucoup de bonheur avec mon fiancé !!

Découvrez le fabuleux travail de Florence-Anne sur son site internet.

Crédit photo @Ange Provost