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Le post-partum : on ne nous dit pas tout

 
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Avant même d’avoir un bébé, on entend beaucoup parler de la grossesse, de ses bons et de ses mauvais moments. On nous parle des hormones, des nausées, des vergetures, etc… Une fois enceinte, on nous prépare à la naissance. On nous apprend à bien respirer pendant les contractions, à pousser. On nous informe sur comment baigner notre bébé, comment le coucher correctement ou encore comment faire les soins du cordon. On a vaguement entendu parler du baby-blues. Un état à la sonorité presque romantique qui survient après la naissance du bébé. Dans les textes, c’est un état de fatigue émotionnelle qui survient trois jours après l’accouchement, et qui est dû à une chute d’hormones. Toutes les mères savent que c’est bien plus que ça. Après mon accouchement, une sage-femme m’avait très justement dit : « On prend beaucoup soin des femmes enceintes, mais on devrait prendre encore plus soin des jeunes mamans ».

J’ai eu trois sœurs qui m’ont parlé de leurs accouchements, qui m’ont téléphoné des dizaines de fois pour me confier leur fatigue, et pourtant jamais je n’aurais pu imaginer ce que j’ai vécu le jour où ça a été mon tour. Après mon accouchement, je me souviens m’être dit : « La naissance de mon fils est sans doute la plus belle chose qui me soit jamais arrivé, mais c’est aussi l’épreuve la plus difficile que j’ai eu à traverser ». Et je ne pense pas me tromper en disant que toutes les jeunes mamans passent par là.

Douleurs physiques et fatigue

D’abord, il y a la douleur physique, qui peut continuer pendant plusieurs jours. J’ai entendu beaucoup de femmes qui ne savaient pas qu’on pouvait continuer à avoir mal après l’accouchement. Et pourtant, les douleurs qu’on peut ressentir sont tout ce qu’il y a de plus normal. Et cela peut être très difficile à supporter. Les premiers jours, notre dos nous fait un mal de chien, on peut à peine se lever pour marcher. Pour peu qu’on ait eu une épisiotomie ou une déchirure, ou pire une césarienne, on a ces points de suture qui nous tiraillent. Et je ne parle même pas des douleurs liées à l’allaitement.

Ces douleurs ne seraient rien si elles n’étaient que physiques. Mais la fatigue et effectivement la chute phénoménale d’hormones nous plongent dans un véritable abattement psychologique.

Il y a cette fatigue constante, celle qu’on n’avait pas vu venir. Les premières nuits, les premières tétées qui nous épuisent. Ce petit bébé était déjà, avant de naître, complètement dépendant de nous ; mais là c’est différent. Enceinte on n’avait rien à faire, à part prendre soin de nous. Là il faut dire adieu au sommeil, essayer tant bien que mal de le mettre au sein, et tenter d’apprivoiser ce visage qui nous est en fait complètement inconnu.

Un sentiment de vide, de solitude nous envahit.  Ce ventre rond et plein nous manque. Il est devenu mou et vide. Tout le monde autour de nous se réjouit, s’émerveille devant notre beau bébé tout neuf, et pourtant on ne peut pas s’empêcher d’être triste.

On doute de nous, de notre capacité à être mère. Notre bébé était en sécurité quand il était en nous, mais maintenant, quel va être sa vie dehors ? Comment savoir s’il a tout ce qui lui faut ? Je me souviens avoir dit à mon mari : « On va le laisser à la maternité. Ici, elles savent ce qu’elles font avec lui mais moi je ne peux pas m’en occuper ». Il m’avait rassuré bien sûr en me disant qu’on allait y arriver, que j’étais déjà une bonne mère, et que j’étais juste très fatiguée. Et il avait entièrement raison.

Alors comment faire face à tout ça ? Je dirais qu’il ne faut pas rester seule dans cette détresse. Il faut en parler.

Au personnel soignant, aux sages-femmes et aux puéricultrices. Elles vous guideront, vous rassureront en vous disant que c’est normal, que toutes les jeunes mamans pleurent à un moment donné. Que c’est physiologique et que ça va passer.

Au papa. Dites-lui que vous n’allez pas bien, osez pleurer dans ses bras et lui confier vos craintes. Il peut comprendre, il doit comprendre. Il vous a vu donner tout ce que vous aviez lors de l’accouchement, il sait que vous êtes une héroïne.

A vos proches. Votre maman, vos sœurs, vos amies. Qu’il n’y ait pas de tabou. On a besoin de partager tout ça entre femmes, entre mères. On a toutes été dans la même galère.

A votre bébé. J’ai commencé à me sentir mieux le jour où j’ai enfin osé parler de mon mal-être à mon fils. Il avait quatre jours, il ouvrait à peine les yeux, mais je savais qu’il me comprenait. Votre bébé, que ce soit tout petit ou même plus tard, a besoin de savoir que sa maman, parfois, ne va pas bien. Qu’elle est comme tout le monde, qu’elle n’est pas surhumaine, mais qu’elle l’aime de tout son cœur.

En parler, c’est un premier pas vers la guérison.

La bonne nouvelle : on s’en remet toujours

Car la bonne nouvelle dans tout ça (oui il y en une !), c’est qu’on s’en remet. Cela peut prendre du temps, parfois beaucoup, mais au final le lien qui se créé entre notre bébé et nous détruit peu à peu toutes les angoisses et les doutes qui nous envahissaient. Et puis on le voit grandir, s’éveiller petit à petit. On finit par se sentir mère, un jour ou l’autre. Et on apprend notre maternité tous les jours. Certains plus que d’autres d’ailleurs. Le jour où notre bébé nous sourit pour la première fois, le jour où après un gros chagrin il se calme dans nos bras, le jour où on le fait rigoler, le jour où on va le chercher pour la première fois à la crèche et qu’il est tout content de nous voir, les matins où il s’agite de bonheur dans son lit en nous voyant.

Le post-partum peut être dur, violent parfois, mais c’est la réalité. Rien à voir avec ce que nous montre les films. On nous y prépare peu, sans doute parce qu’on le vit toutes différemment. Mais c’est aussi ce qui fait de nous de vraies héroïnes. Parce qu’en dépit de tout ça, en dépit de la fatigue, de la douleur, des angoisses et des larmes, on survit. Parce qu’on aime nos enfants, plus que tout. Si on est prêtes à surmonter tout ça pour le bien de nos enfants, alors on sera prêtes à tout.

Tiphaine Crozon

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©Clarisse de Lauriston pour MAMAN VOGUE

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