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Non, je ne suis pas tombée immédiatement amoureuse de mon nourrisson

 
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La Madone tendrement penchée sur son nourrisson niché dans ses bras… une image d’Epinal. A la première grossesse, je reconnais que j’ai eu envie de la trancher d’un grand coup de canif! J’avais l’impression qu’on m’avait menti, que je m’étais fait arnaquer. Ma réalité était tellement moins tendre et paisible. Non, je ne suis pas tombée amoureuse de mon bébé au premier regard et oui, je me suis sentie envahie.

Mon nourrisson, je ne te connais pas encore

Après 9 mois de grossesse, je m’attendais à te reconnaître, à ce que nous soyons connectés au premier regard. Je pensais qu’après tout ce temps passés dans le même corps, les premiers jours, les premières semaines ensemble ne seraient qu’une continuité naturelle. Contre toute attente, non. Tu es attendrissant, évidemment. Je passe beaucoup de temps à t’admirer. Je suis fascinée mais aussi très angoissée et  agacée.

Quand tu pleures, je ne comprends pas ce que tu veux me dire. Je suis ta mère et pourtant, je n’arrive pas toujours à te calmer, à te tranquilliser. J’ai peur de tes réactions, j’ai peur que tu ne m’aimes pas. J’ai peur que tu remettes à pleurer, que tu refuses de dormir ne serait-ce qu’une demi-heure, j’ai peur pour mes nerfs, j’ai peur pour les tiens.

J’ai l’impression parfois que qui que ce soit au bout du biberon, tu l’aimerais comme si c’était moi. Que tu ne fais pas la différence.

Je te regarde et je ne sens plus cette intense connexion. Parfois j’ai l’impression que tu es un étranger qui s’est installé chez moi.

Je ne suis plus jamais seule

Du jour au lendemain, mes journées sont rythmées par tes cris et tes besoins. Je vis au gré de tes envies et de tes humeurs. Certaines journées, je n’ai plus une minute à moi et je dois caler ma douche quand ton papa est là sinon je manque le coche. En fin de journée, tu es inconsolable et je découvre que je peux oublier les dîners à deux pour quelques semaines/mois. Je t’aime infiniment mais parfois j’ai le sentiment de m’être attaché un boulet au pied. D’être devenue ton esclave. Tu es mon enfant pour toute la vie et soudain ça me semble abyssal. Désormais, ma vie va-t-elle ressembler à ça ? Est-ce le début de mon apprentissage ?

Mes bras ne sont pas une annexe de ton berceau, ils sont ton habitat principal. Je n’aurais jamais cru que des actions extrêmement banales comme boire un verre d’eau ou aller aux toilettes puissent se révéler aussi complexes…

Moi qui aimais tant le silence et la solitude, farouche indépendante, je découvre que tu es tout le temps là. Même pendant tes siestes, je guette les bruits, les signes que la pause est finie. Je ne suis plus au repos, je veille. Lorsque je m’éloigne de toi le temps d’une soirée ou d’une heure, je ne pense qu’à toi, à venir te retrouver. Et ma propre ambivalence m’effraie.

Le post partum c’est aussi ça. Une révélation brutale qui se joue en un instant : celui où le nourrisson vient au monde. Il n’y a pas de progression : l’épreuve de la réalité est radicale et immédiate. Il n’y a pas que des mères transies d’amour pour leurs petits, qui se jettent à corps perdus dans cette expérience. Il y a aussi des mères qui mettent du temps à s’habituer, des mères qui se sentent coincées, débordées, prises d’assaut. 

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