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Chère Culpabilité,
Je t’écris car tu me causes bien du souci.
Je ne saurais plus dire quand exactement tu es entrée dans ma vie.
À mon arrivée dans le monde du travail ?
Le jour où l’on m’a posé un nouveau-né sur le ventre ?
Ce qui est sûr, c’est que tu t’es subrepticement immiscée jusqu’à être un peu trop présente aujourd’hui.
Tu es là à huit heures, quand je laisse ma petite dernière à une autre que moi.
Tu es là à dix heures, quand je me rends compte que j’ai oublié de mettre les baskets à mon fils pour sa séance de sport.
Tu es là à midi, quand je mange un énième plat surgelé agrémenté d’un cookie pour faire passer son insipidité.
Tu es là à dix-sept heures, quand je pars la première, sous l’œil courroucé de mes collègues.
Tu es là à dix-huit heures, quand je récupère mon aîné que j’ai du mal à écouter après ma journée de travail.
Tu es là à dix-neuf heures, alors que je mets des coquillettes à cuire pour la troisième fois de la semaine.
Tu es même là pendant les vacances, quand je laisse les enfants chez leurs grands-parents, juste pour prendre quelques heures pour moi.
Sache, chère culpabilité, que je te saurais grée d’aller voir ailleurs si j’y suis.
Car vois-tu, je n’apprécie pas tellement ta compagnie.
Par avance, merci.
Texte : @haut_les_nains
Crédit photo : @annalandstedt