La porte de la salle de bain est fermée. Votre enfant ne se promène plus tout nu. Il s’enroule dans sa serviette à la sortie de la douche, pousse des grands cris quand sa sœur ou son frère ose pousser la fameuse porte fermée… Même avec vous, votre regard semble le gêner. « Où est passé mon bébé? » Serait-il en train de devenir pudique ? Bienvenue dans le monde de la pudeur, une nouvelle étape à franchir ! Chez les enfants, la pudeur apparait souvent vers 5-6 ans quand l’enfant commence à avoir conscience de certaines normes sociales.
Tout petit, un enfant n’est pas concerné par la pudeur. Rien d’anormal à le voir parader dans toute la maison, les fesses à l’air ! D’ailleurs un bébé aime beaucoup être nu. N’avez-vous pas remarqué son grand sourire au moment du bain ? Ou quand vous le laissez tout nu quelques minutes (sous votre surveillance) sur votre lit ? Lorsque l’on change un bébé, ses petits jambes s’agitent de contentement dans tous les sens. Même si l’enfant n’est pas encore pudique, c’est à nous de faire attention à son intimité. On évite de le laisser se promener tout nu devant les invités. Et on évite de le changer n’importe où. Lors de l’apprentissage de la propreté, on ne met pas le pot au milieu de la cuisine ni au milieu de l’entrée…
A partir de 2 ans, l’enfant prend petit à petit conscience de son corps et des différences entre les filles et les garçons. C’est encore plus facile dans une fratrie quand ils prennent le bain tous ensemble. La découverte des différences se fait naturellement. Il faut apprendre à chacun de respecter le corps de l’autre. C’est autour de 5 ans que peuvent apparaitre les premiers signe de pudeur : une grande sœur qui ne souhaite plus prendre le bain avec son frère, un garçon qui ne se promène plus tout nu… L’enfant prend conscience de son corps et de ses parties intimes qui n’appartiennent qu’à lui. Et c’est à nous parents de mettre en place un système pour que chacun se sente respecté dans son intimité. On ne peut pas forcer une fratrie à prendre son bain ensemble si l’un des enfants n’est pas d’accord. On suit le rythme et les désirs de l’enfant sur ce sujet ! C’est le début de l’autonomie !
Lorsque notre enfant devient pudique, est-ce un phénomène naturel ou bien le résultat de l’éducation qu’on lui donne ? Un peu des deux pour tout vous dire !
A nous de respecter son intimité quand l’enfant le demande ! La pudeur apparaît donc comme « le signe de la personne ». Fille ou garçon, votre enfant grandit et réagit différemment. S’il veut fermer la porte de la salle-de-bain, respectez sa volonté sans lui dire que vous le connaissez par cœur. Et évitez les moqueries sur son besoin de pudeur qui blesseront sa sensibilité naissante. Respecter son intimité, c’est ne pas lui imposer également le corps des autres : certains parents se promènent nus, à eux d’arrêter afin de respecter la pudeur de l’enfant.
Et si notre enfant, au contraire, n’est pas du tout pudique, faut-il lui apprendre à le devenir ? En tant que parents, on se doit d’accompagner notre enfant dans son apprentissage de la pudeur si cela ne vient pas de lui-même. On lui apprend à partir d’un certain âge à ne pas se promener nu dans les parties communes de la maison, à ne pas déranger les autres pendant leur douche, de fermer la porte des toilettes… C’est à nous de proposer des limites pour aider l’enfant à apprendre à respecter son corps mais également celui des autres.
Inès de Franclieu, auteur de Dis, en vrai, c’est quoi l’amour ?, explique aux enfants : « Bien souvent, on pense qu’être pudique, c’est être ringard ou coincé. En réalité, la pudeur est comme un écrin, c’est-à-dire une belle boîte dans laquelle sont gardés les bijoux, ce qu’il y a de plus précieux. » Inès Pélissier du Rausas met en garde sur « la nécessité qu’il y aura de développer la conscience du corps » chez certaines adolescentes qui, par naïveté, feront preuve d’impudeur. Inès de Franclieu confirme : « Toi, jeune fille, au fond de ton cœur, tu ne souhaites pas être considérée comme un objet ». Eduquer nos insouciantes ados sans pour autant les mettre au pilori… Car la « saine pudeur » n’a rien à voir avec la pudibonderie !
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