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Les récentes découvertes des neurosciences permettent de comprendre de mieux en mieux le fonctionnement des tout petits.
A la lumière de ces avancées, Catherine Gueguen, pédiatre spécialisée dans le soutien à la parentalité, a écrit Vivre heureux avec son enfant, ouvrage dans lequel elle nous donne des pistes concrètes pour nous aider à éduquer nos enfants avec bienveillance et empathie.
Nous l’avons lu pour vous et adoré! Extraits choisis sur les bons comportements à adopter dans un certain nombre de domaines.
« Vis-à-vis de la nourriture, l’enfant est comme un adulte. Certains jours, nous avons une faim de loup, d’autres jours, moins. […] Accepter que son enfant mange moins ou plus certains jours, n’ait pas faim, ou au contraire très faim, est important pour lui. C’est une manière de respecter ses besoins physiologiques. […] Notre cerveau possède un régulateur central de la faim, de la satiété, qui est un véritable thermostat. Si des personnes extérieures viennent le perturber, des désordres graves de la conduite alimentaire sont susceptibles de survenir. […] J’ai constaté que lorsque les parents respectent totalement l’appétit de leur enfant depuis la naissance, le laissent manger la quantité qu’il désire, sans intervenir, sans faire de commentaires, sans jamais le forcer ni le restreindre, l’enfant a un poids idéal, ne présente ni obésité ni maigreur. L’enfant sait spontanément de quelles quantités de nourriture il a besoin. »
« Quand le sommeil nous envahit, se coucher est un vrai plaisir, une vraie satisfaction. Il répond au besoin physiologique naturel de dormir. A l’inverse, vouloir que l’autre dorme quand il n’a pas sommeil est une domination et n’a aucun sens. […] La plupart du temps, on observe qu’un enfant qui va bien, qui est repu de l’affection et de l’attention de ses parents ira se coucher de lui-même quand il sent qu’il a sommeil. Les enfants, même petits savent sentir quand ils ont besoin de se reposer. […] Un des rôles passionnants des parents est d’observer, de découvrir, qui est leur enfant dans toutes ses dimensions physiologiques, affectives, intellectuelles. Mon enfant est-il un gros, moyen, petit dormeur ? Est-il un couche-tôt, un couche-tard ? Imaginez… Votre enfant est un petit dormeur. Il a besoin de dormir un peu moins que les autres et on le force à rester dans le noir pendant des heures, alors qu’il ne dort pas. Il s’ennuie, ressasse des idées ou des peurs… »
« L’enfant ne pleure jamais pour rien, mais au contraire pour s’exprimer. A l’adulte de l’entendre et de le comprendre. La vulnérabilité du bébé est immense car il naît totalement dépendant des adultes, il ne peut rien faire seul. […] Il pleure pour exprimer ses émotions, ses besoins ou des douleurs physiques en espérant que l’adulte va l’entendre et lui répondre. Il pleure quand il a peur, quand il est angoissé, triste, en colère, quand il a besoin de se sentir aimé, protégé, rassuré, quand il est fatigué, cherche son sommeil, s’ennuie, quand il a faim, soif, se sent inconfortable, a envie de bouger, de changer de position, voudrait une couche propre, a mal au ventre, à la gorge etc. Ce n’est pas pour manipuler ses parents. […] Il ne peut pas se raisonner, se calmer seul. »
« Entre 1 et 3 ans, si l’enfant se trouve dans des situations très émotionnelles qui le mettent en état d’insécurité, s’il se sent en danger, si des besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits (besoin d’affection, d’attention, de jouer, de calme…) son cerveau archaïque va le dominer et le conduire à avoir des réactions instinctives d’attaque, de fuite ou de sidération. Le cerveau archaïque à cet âge reçoit de plein fouet les émotions envahissantes de peur, de colère, qui le font réagir instinctivement. Il ne réfléchit pas, il peut donc attaquer immédiatement. Cela permet de comprendre pourquoi le petit peut taper, griffer, mordre. Il n’est pas « méchant ». Il ne porte pas le mal en lui. »
« Oui, l’enfant est plein de désirs, d’envies. Sa vitalité est débordante. Le petit enfant ne sait pas ce qui est « raisonnable », « déraisonnable ». Il a tout à apprendre du monde. A l’adulte de comprendre ses souhaits, de les encourager s’ils paraissent justes. Quand ses actes ou ses désirs sont déraisonnables, le lui dire avec douceur et empathie est la meilleure option. […] Entre 1 et 5 ans, certaines circonstances déclenchent des réactions impulsives de rage, de colère, de panique, d’agressivité incontrôlables. Ce ne sont pas des caprices. Ces réactions sont involontaires, non intentionnelles. L’enfant ne peut pas les contrôler. L’aider à les comprendre, à mettre des mots sur ce qu’il éprouve, l’apaiser le font progresser. »
« Les adultes veulent, à juste titre, que leur enfant se comporte bien. L’enfant a d’abord besoin de guides, d’adultes qui donnent l’exemple par leur comportement bienveillant, d’adultes patients qui savent que de nombreuses années sont nécessaires pour devenir un adulte responsable. […] Ayons confiance dans nos enfants. Entourés de notre bienveillance, ils développeront leurs propres règles intérieures, progressivement, en nous voyant agir. Nous sommes leur modèle et ce davantage encore par ce que nous sommes, par notre comportement, que par ce que nous pouvons leur dire. Mais si nous donnons des ordres, menaçons, punissons, ils nous imiteront et agiront de même avec leur entourage en utilisant des rapports de force, de domination. »
« Les chamailleries entre frères et sœurs font partie de la vie de famille. Avoir des points de vue différents, ne pas être toujours d’accord est normal. L’essentiel est d’apprendre à se comprendre, à surmonter les rivalités et à trouver les solutions qui permettent à chacun de sentir ses besoins respectés. […] Quand, dès tout petits, les enfants apprennent à exprimer ce qu’ils ressentent, à dire leurs souhaits, ils sauront, lors des conflits, faire des propositions, échanger au lieu de se montrer violents en mots et en actes. »
Libre à vous de piocher parmi ces conseils et de vous les approprier. Et si vous souhaitez d’autres lectures bienveillantes, découvrez les recommandations de Maman Vogue ici.
Apolline Boyer Chammard
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