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« Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous ». Ma fille aînée est passée maître dans l’art de négocier. Vous pouvez lui faire confiance pour retenir toutes les subtilités d’une conversation et vous les resservir à son avantage. Elle a toujours aimé parler, et a un large vocabulaire qu’elle utilise de manière appropriée. J’en suis fière et à la fois cela m’épuise car chaque désaccord, aussi insignifiant soit-il, débouche sur des discussions qui peuvent devenir interminables…
C’est sain qu’un enfant conteste les règles qui lui sont imposées, cela fait partie des étapes normales de son développement. Je pense que c’est une chance de savoir s’exprimer et défendre son point de vue. Cependant, mon rôle de parent implique que je décide du cadre et je n’ai pas envie de me justifier des heures pour chaque décision que je prends. Voici donc mes trucs et astuces pour couper court aux enfants qui négocient. Pour illustrer mon propos je vais prendre une situation typique et quotidienne : Ma fille joue et il est l’heure de passer à table. Quand je l’appelle, elle commence par ne pas « entendre » puis me demande encore 5 minutes de jeu, pour finalement arriver et bouder ce qu’il y a à table. La discussion débouche alors sur « pourquoi les adultes choisissent toujours l’heure des repas » ou encore « je ne veux pas manger ça, j’aurais préféré… »
Ça vous parle ? Vous sentez cette pointe d’agacement qui vous chatouille ?!
Dans cette situation plusieurs solutions s’offrent à moi:
Au lieu de ça, je respire un grand coup et je reconnais son désir: « je comprends que tu aies très envie de continuer à jouer, je vois que tu es absorbée par ton jeu et que tu t’amuses beaucoup ». Je lui explique la règle de manière concise « il est l’heure de manger. Quand je prépare le repas, je m’attends à ce que le reste de la famille vienne s’installer à table pour le manger chaud » puis je fais une demande claire et précise formulée de façon affirmative « Maintenant, viens manger ». Ensuite je coupe court, je n’entre pas dans la discussion, je ne répète pas et je ne me justifie pas.
Je passe à autre chose en lui offrant un choix entre deux options: « tu veux te servir seule ou tu préfères que je m’en charge ? / Tu préfères commencer par manger la viande ou les légumes ? ».
J’essaie d’éviter les menaces et le marchandage, ou quand je suis amenée à le faire, je mets toujours mes paroles en application. Il est important qu’elle sache que je fais ce que je dis et qu’une règle est une règle car plus il y a d’exception, plus il y a de négociation. En ce qui concerne les repas, ma fille sait que si elle veut manger, c’est tant mieux, mais que si elle ne le veut pas, il lui faudra attendre le repas suivant, et qu’elle n’aura rien entre deux. Elle l’a expérimenté une fois, depuis on ne revient plus sur le sujet !
Enfin, si malgré tout la négociation perdure, je lui explique calmement que j’ai mes limites « J’en ai assez de répéter. Tu sais ce que j’attends de toi. Même si tu m’en parles encore, je continuerai à te répondre la même chose. »
J’ai pu observer deux choses avec ma négociatrice hors pair: plus je passe de moments de qualité avec elle, moins il y a de confrontations et de négociations. Lorsque ses besoins affectifs sont comblés, elle collabore davantage.
Une demande est toujours mieux entendue et prise en considération quand je me mets à sa hauteur, que je la regarde dans les yeux pour lui parler et que je pose ma main sur son bras ou sur son épaule.
Prêt(e) à passer à la table des négociations ?
Mathilde M, auteure du blog www.mesloupiottes.com
© photos Maman Vogue
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