Il y a des ciels sans nuages, et des couples sans disputes. Mais c’est plutôt rare… Et malgré tout l’amour qu’on se porte, la vie ne va pas sans quelques frictions… fatigue, incompréhension, soucis, différences de tempérament, divergences d’opinion, difficultés financières… Les occasions de se disputer sont plus nombreuses qu’on ne le croit au départ et se nichent souvent dans les détails : linge sale qui traîne, vaisselle mal rangée, retard, maladresse, mot de travers… Comment faire quand ça dérape pour apaiser la situation ? Il y a ce qu’on peut faire avant, pendant et après.
Avant, il s’agit d’éviter la dispute…
- Cultiver la patience, et la gratitude… Se rappeler chaque matin pourquoi on aime son conjoint et remercier la Vie de nous l’avoir envoyé. Se réjouir de chaque journée qui s’annonce… Ces petits rituels donnent de la force et ouvrent le cœur, ce qui permet de relativiser quand des détails – voire de réelles épreuves – tentent de polluer la joie qui est la nôtre.
- Apprendre à se connaître et à connaître son chéri, pour comprendre les besoins de chacun et les satisfaire. Est-on plutôt hérisson, qui se met en boule et qui pique quand le danger se présente, ou rhinocéros qui fonce dans le tas ? Le fil du conflit – et donc sa gestion – sera très différente selon les profils en présence. Des outils comme l’ennéagramme, l’analyse transactionnelle, ou les formations des parcours Alpha Couples peuvent aider à comprendre les différents tempéraments et les mécanismes à l’origine des disputes.
- Pratiquer la communication en couple et le fameux « devoir de s’asseoir » qui permet d’éviter bien des drames. Il s’agit d’un tête-à-tête régulier « pour souffler, pour se poser, pour se regarder, pour s’écouter. » Pourquoi ne pas réserver un de ces moments pour réfléchir à la meilleure manière de gérer les disputes et préparer ensemble une stratégie : « Si je hausse le ton, comme je fais quand je m’enflamme, ne me dis pas « arrête de t’énerver ! » Ca fait l’effet inverse. Dis-moi plutôt : « Attention, au ton de ta voix ». Ou encore : « Quand je suis en colère, laisse-moi 5 à dix minutes pour me calmer avant de vouloir revenir sur le fond… et prends moi dans tes bras… ».
- Se former à la communication non violente et la négociation… :
Pendant, il faut éviter le pire et se battre pour la paix !
- (Re)découvrir la vertu du silence… On raconte que St Vincent Ferrier avait conseillé à une femme, venue se plaindre des brutalités de son mari quand il rentrait du travail, de garder dans sa bouche à ce moment là, pendant 5 minutes, une gorgée d’eau qu’elle croyait miraculeuse. Ce n’était pas le cas, comme st Vincent le lui expliqua plus tard, mais l’effet fut cependant spectaculaire. Son silence en effet avait changé leur vie car son mari, ne se sentant plus agressé dès son arrivée finit par se taire, remerciant Dieu d’avoir changé le cœur de sa femme.
- Faire attention aux paroles blessantes, aux mots qui tuent, qui sont impossibles à rattraper et qu’on risque de regretter amèrement. Rester, autant que possible, maître de soi… Dire les choses, s’il le faut, en délicatesse, en intelligence, ou plutôt attendre un meilleur moment.
- Il n’y a qu’un seul champ de bataille qu’il est honorable de fuir, c’est celui de la dispute conjugale. Savoir se retirer le temps de reprendre son calme, de respirer largement par le ventre, de prier, si l’on est croyant, pour confier ses soucis et sa tristesse à quelqu’un, tout cela peut apaiser une situation mal engagée.
- Mettre en pratique tous les trucs appris en lisant les livres de négociation et de communication non violente.
Après : « faire de toute erreur un rebondissement vers un plus grand amour ! » (Guy de Larigaudie)
- Après une bataille, on panse ses plaies, on enterre ses morts, on fait le bilan… C’est pareil en amour. Si on n’a pas pu éviter la dispute, il faut évaluer les ravages, réparer et apprendre de ses erreurs.
- Ecouter avec honnêteté et humilité les griefs énoncés et faire la part des choses pour essayer de changer ce qu’on peut changer.
- Pardonner, sans même attendre la demande. Se libérer des rancœurs. Ce qui ne veut pas dire donner raison !
- Demander pardon (1). Surtout quand on espère que son conjoint s’excuse. Commencer par reconnaître ses torts. En vérité. On en a toujours. Et ça aide l’autre à tendre la main à son tour. Autant que possible, ne pas s’endormir sur sa colère, ne pas se séparer sans s’être rabiboché.
- Avoir le courage de dire avec amour et en délicatesse ce qui ne va pas. L’amour a besoin de vérité et de tendresse pour s’épanouir.
- Et se rappeler que le meilleur moyen pour changer l’autre et changer le monde est de se changer soi-même.
(1) Ces conseils s’entendent, bien sûr dans une relation « normale », sans perversité.
