Vincent et Alice Drisch sont les parents d’Isaac, un petit bonhomme de 3 ans porteur de trisomie 21. Ils partagent avec joie et humour leur quotidien sur les réseaux sociaux et touchent des milliers de personnes chaque jour.
Pour Maman Vogue, Vincent raconte les joies et difficultés de son quotidien de super papa.
Maman Vogue : Bonjour Vincent, tu es le papa d’Isaac, 3 ans, un petit gourmand en chromosome. Tu peux nous raconter sa naissance et ce que tu as ressenti ?
Vincent : Mon rôle de papa est arrivé d’une manière un peu particulière. A la maternité, après 17 heures d’accouchement, j’ai eu une prise de conscience soudaine et des peurs irrationnelles. A cela s’est ajouté la trisomie 21. Les premières heures de vie ont donc été compliquées dans notre rapport père/fils. Mais à l’arrivée à la maison, j’ai complètement pris ma place. La fragilité et la différence d’Isaac ont révélé mes propres blessures. Ça m’a donné la force pour être encore plus présent pour mon enfant et lui donner tout mon amour.
Maman Vogue : Qu’est-ce que ton rôle de papa t’apporte au quotidien ?
Vincent : Beaucoup de joie ! Isaac me donne un rendez-vous quotidien, il est sur un autre rythme. Je suis quelqu’un de plutôt speed, mais quand je suis avec lui, je me mets à son rythme. Ça m’apprend énormément. C’est un conseil que je ne peux que donner aux parents, ralentissez le rythme avec vos enfants. Ça fait un bien fou !
Maman Vogue : Ce n’est pas trop dur de réussir à ralentir après sa journée de boulot ?
Vincent : Quand on est un peu stressé après une journée de travail, il te le fait sentir direct. Du coup c’est challengeant aussi pour nous ! Les personnes porteuses de trisomie 21 ont une intelligence émotionnelle beaucoup plus développée, c’est pour ça que lorsqu’on sort d’une journée particulière on le dit à Isaac et nous faisons des exercices de respiration ensemble. Les émotions sont intégrées chez nous depuis très longtemps.
Maman Vogue : Isaac a fait sa première rentrée à l’école ! Comment ça se passe ?
Vincent : Il adore l’école, il est trop content ! C’est quand même super exigeant pour lui, parce que c’est un nouveau rythme très intense. Les professionnels à l’école sont de vrais partenaires. Il ne va à l’école que le matin et l’après-midi chez une nounou.
Maman Vogue : Qu’est-ce que tu trouves le plus difficile dans votre quotidien avec Isaac ?
Vincent : En ce moment, c’est la communication et comprendre ce qu’il vit. Alice a cette grâce de savoir se poser dans sa chambre et lui demander ce qui ne va pas. Elle sait l’apaiser et faire passer ses tensions accumulées des derniers jours. Depuis peu on a introduit des peluches d’émotion et on communique avec lui comme ça. C’est un rendez-vous familial puissant pour nous. Le voir réussir à nous dire un mot ou un geste me touche en plein cœur.
Maman Vogue : Est-ce que tu t’occupes des tâches quotidiennes, le bain, les repas, tout ça ?
Vincent : Déjà je suis un ancien cuisiner gastronomique ! Et si je veux bien manger je n’ai pas le choix (rires). Le service c’est quelque chose de très important pour moi. Et j’essaie de le transmettre à Isaac, c’est son langage de l’amour. A 2 ans mois il mettait la table ! On a un rythme très intense avec tous les rendez-vous donc je ne peux pas me permettre de laisser Alice tout gérer. La charge mentale est importante ! C’est normal de partager tout ça.
Maman Vogue : Qu’est-ce que cela vous apporte d’avoir un enfant différent ?
Vincent : On est plein de gratitude pour tout ce qu’on vit avec Isaac, toutes les rencontres qu’on a faites grâce à lui… Je ne pense pas être un papa incroyable, juste un papa qui aime son enfant d’un amour inconditionnel. Isaac touche l’humanité des gens, il touche en plein cœur. Il nous apporte tellement de joie que c’est naturel de le partager.
Maman Vogue : Tu as des conseils pour les autres papas ?
« A nous papas de prendre notre place dans ce voyage pour qu’il soit beau et plein de joie, avec un enfant différent ou pas. »
Vincent Drisch
Vincent : Le voyage n’est jamais celui qu’on avait prévu. A nous papas de prendre notre place dans celui de notre famille, qu’il soit avec un enfant différent ou pas. Ça demande à ce que chacun s’implique si on veut que ce soit beau et plein de joie. L’arrivée d’un enfant vient révéler des blessures, que ce soit avec notre famille, avec nos parents. En attendant notre enfant grandit et ça serait trop dommage de passer à côté. Isaac m’a fait tellement grandir ! A nous de travailler sur nos blessures pour que nous puissions accompagner notre enfant le mieux possible.
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