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Des regards insistants aux remarques qui viennent nous toucher au cœur de nos émotions : souvent nous ne nous sentons pas libres dans notre manière d’éduquer nos enfants… C’est douloureux car cette privation de liberté vient, la plupart du temps, nous faire culpabiliser et nous rendre jaloux en allant dans la comparaison. Le risque de rentrer dans une idéologie éducative est alors accru, juste parce que nous nous sentons attaqués dans ce qui n’est qu’un moyen éducatif. Pourquoi et comment revenir dans une vraie liberté et une paix intérieures malgré ces facteurs extérieurs en ce qui concerne le choix de notre méthode d’éducation ?
Souvent on distingue les méthodes d’éducation dites « à l’ancienne/ old school » qui sont dites autoritaristes et qui sont celles que nous avons eu dans notre enfance avec les nouvelles tendances regroupées dans les types « Montessori, positive, bienveillante ». On va même souvent les opposer. Cela peut générer des comportements « jusqu’auboutistes » qui rentrent dans une idéologie de principes plus que dans une réelle et juste réflexion. La vérité c’est qu’on est tous un peu paumés ! Tout parent se sent parfois démuni dans l’éducation de ses enfants car nos chères petites têtes blondes ne sont pas « livrées avec leur mode d’emploi » ! Mais, avec l’avancée des neurosciences et de toutes ces études comportementales, nous avons quand même plus d’outils que nos parents et grands-parents pour éduquer nos enfants !
Par exemple, Véronique Guérin, psychosociologue va décrire de manière très précise 3 courants qui forment petit à petit le courant intégratif (vidéo absolument éclairante !) : le courant normatif (rapport aux règles établies), rationnel (rapport au sens, au VRAI ou FAUX, à la pensée), et empathique (rapport à la connaissance de soi et au ressenti). Tout le monde s’y retrouve dedans et l’idée, pour elle, est de s’appuyer sur ces 3 courants ce qui donne la nouvelle méthode qui émerge : l’intégrative.
Je dirais qu’en premier lieu, on va se référer à sa propre histoire éducative. On va se rappeler et ainsi voir ce qu’on a aimé ou pas pour faire une sorte de composition personnelle qui nous paraît bien. Notre histoire compte beaucoup et elle fait partie de ce que nous sommes. Puis on va choisir aussi en fonction des autres en les regardant, en les écoutant et aussi en les interrogeant. Le regard des autres (de sa propre famille et en particulier de ses parents, des autres mamans et surtout des copines et aussi celui de la société) est malgré nous, un élément important dans ce choix. Mais il est risqué car on peut lui donner trop d’importance. Ce regard peut être bénéfique quand il nous remet en question sans nous heurter et nous donner de bonnes idées quand on parle d’expérience. Mais il peut être néfaste, lorsqu’il nous paralyse et nous blesse dans notre confiance à savoir ce qui est le mieux pour nos enfants. Enfin, il y a notre propre capacité de réflexion. Avec elle, on va pouvoir voir, ressentir, écouter, s’informer et réfléchir pour analyser et choisir telle façon de faire.
L’idée serait donc de travailler sa liberté intérieure afin de pouvoir écouter et accepter notre histoire, ce que nous sommes et ce regard des autres tout en prenant de la distance avec. En réalité, il s’agirait de se faire confiance tout en restant humble devant la tâche ! Car si on reconnaît bien humblement que nous n’avons pas la science infuse et que nous cherchons ce qui est le mieux sans détenir THE Vérité à ce sujet, on pourra alors davantage se faire confiance et faire confiance aux autres.
Dans cette attitude, on va pouvoir aussi reconnaître et se pardonner d’inévitables erreurs et on va pouvoir accepter aussi que les autres méthodes différentes de la nôtre ne sont pas non plus La Vérité absolue ni le Mal incarné ! En effet, il s’agit de faire attention à ne pas rentrer dans l’idéologie : l ‘éducation n’a pas un seul mode d’emploi sinon ça se saurait et accepter que les autres fassent autrement, accepter humblement que notre façon n’est pas forcément la meilleure car personne ne peut décerner objectivement cette palme mais se dire que c’est la meilleure que l’on croit. C’est une différence importante et une sorte de « garde-fou ». L’humilité de se remettre en question régulièrement en écoutant et observant la manière des autres même si elle ne nous est pas toujours bien présentée et que parfois elle peut même nous irriter, dans le but de ne pas rentrer dans des principes qui seraient contre productifs pour l’éducation de nos enfants.
En résumé, peut-être que la clef pour se sentir enfin libre quand à ces méthodes d’ éducation, serait d’écouter son cœur, son histoire mais aussi d’écouter le cœur et les histoires des autres et se rappeler que ce qu’on fait est ce qu’on pense être le meilleur et en ça c’est une très bonne méthode mais toujours se rappeler aussi qu’objectivement ce n’est peut être pas forcément LA meilleure méthode pour tout le monde. En fait, ce serait de considérer que cette méthode d’éducation résulte de notre choix et un choix qui peut et doit évoluer.
Pour finir, je crois que ce qui est essentiel, c’est de se rappeler qu’une méthode d’ éducation n’est qu’un moyen pour un atteindre le but d’éduquer qui signifie étymologiquement « guider, conduire hors de » soit pour les enfants : former un adulte en développant et en épanouissant sa personnalité. Ne pas perdre cette finalité nous permet de garder un cap en ajustant les moyens/méthodes en fonction de ce but et non plus en fonction d’un comparatif de méthodes.
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